L’incroyable histoire du facteur Cheval de Nils Tavernier

Avec Jacques Gamblin, Laetitia Casta, Zélie Rixhon, Bernard Le Coq, Florence Thomassin, Natacha Lindinger, Aurélien Wiik et Alain Blazquez.

facteur chevalFin dix-neuvième, Joseph Ferdinand Cheval (J. Gamblin), est un simple facteur qui parcourt chaque jour la Drôme, de village en village. Solitaire, il est bouleversé quand il rencontre la femme de sa vie, Philomène (L. Casta). De leur union naît Alice (Z. Rixhon). Pour cette enfant qu’il aime plus que tout, l’homme se jette alors dans un pari fou, lui construire de ses propres mains, un incroyable palais. Jamais épargné par les épreuves de la vie, il n’abandonnera pas et consacrera trente-trois ans à bâtir une œuvre extraordinaire : Le Palais idéal.

Durée :1h45
Distribution : AZ Films
En salles depuis le 5 juillet 2019

Par Corinne Bénichou

Dédié à Ondine

Tourné en région Rhône-Alpes et plus précisément dans le département de la Drome, le réalisateur/acteur (digne fils de Bertrand Tavernier*) livre des images représentant bien les conditions de vie à la fin du dix-neuvième siècle en France. D’ailleurs, la direction photo est sublime dans ses contrastes de lumière et ses paysages.

L‘histoire de cet homme de peu de mots, né en 1836, plus à l’aise dans la nature, au milieu des oiseaux, qu’avec les humains, avare de ses sentiments mais d’une grande sensibilité et d’une volonté hors norme, qui n’a la parole facile qu’avec sa fille dont il est fou d’amour au point lui offrir un palais, fabuleux mode d’expression, est montrée avec grande humanité.

À partir du moment où Cheval commence à le bâtir en 1887, la musique prend toute la place et reviendra à chaque fois qu’il posera une pierre. À travers son parcours c’est une oeuvre romantique sur lui et sa famille que Tavernier offre avec ce long métrage.

Le retour, à l’âge adulte, du fils et sa mort prématurée non expliquée laissera aux spectateurs, un gros point d’interrogation dans leur esprit.

Laetitia Casta est cette femme aimante qui soutient pleinement son mari. Son amour est solide, résistant à tout, aux deuils comme à la dureté de la vie.

La prestation de Jacques Gamblin est magistrale, il incarne plus qu’il n’interprète cet homme introverti qui accomplit un exploit sur trente-six ans d’existence puisque les travaux se terminent en 1923. Il fait donc évoluer son personnage sur un demi siècle, un vrai travail d’orfèvre !

Un scénario bien construit avec des événements, en ordre chronologique, rapidement abordés au début du film (première épouse malade, décès, rencontre avec la future, mariage, enfant), puis le rythme ralentit pour se concentrer sur la relation père/fille liée à l’ampleur de la tâche à effectuer, la finalité de l’oeuvre et la mort du facteur en 1924 !

À voir absolument !

* La vie et rien d’autre, Coup de torchon, Autour de minuit, La Princesse de Montpensier…

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