Ce nouveau bar à vin et café de quartier est installé en centre-ville montréalais, tout près de la gare de train Lucien Lallier.
Par Corinne Bénichou
Dans une ambiance soignée mais accessible, l’établissement offre un lieu où il fait bon prendre un verre ou deux et peut-être plus, car l’endroit est vraiment plaisant. Il est votre rendez-vous pour toute occasion. Un ‘cinq à sept’ entre collègues, une bouchée entre amis, un souper en amoureux et pourquoi pas, des mets à partager en famille.
Le nom Bazarette fait penser à un petit bazar ! Que neni. Enfin, pas tout à fait ! Ce nom féminin désigne un établissement de dimensions réduites proposant un grand assortiment de produits. Il vient aussi du verbe provençal basaruta qui veut dire jacasser, parler en abondance et d’abondance.
C’est le décor, signature conceptuelle imaginée par Sid Lee, poutres en béton, tuyaux et gaines de chauffage apparents, murs de briques peints, mais c’est surtout l’équipe qui donne ce ton chaleureux et convivial. Le trio est constitué du chef Adam Martin, du directeur Jérémie Pratte et de la directrice générale Charlie April avec qui, il partage la carte des vins. En importation privée, issue en quasi-totalité d’une agriculture raisonnée, biologique ou nature. cette carte vous assure des vins festifs dont un Pinot Noir allemand 2018, non filtré, qui a gardé son arôme de fruits presque intact, étonnamment agréable malgré sa jeunesse (un an en bouteille) et sans aucun arrière goût. 
Idem pour le mousseux rosé espagnol, en apéritif, lui aussi est assez surprenant. Son odeur prévoit une boisson sucrée et en fait, en bouche, il est plutôt dans la lignée d’un brut ! Également au programme, des cocktails mettant en vedette des distillats rares (résultats d’une distillation) ainsi que des bières uniques.
Le personnel n’est pas en reste, les serveuses sont à la fois attentionnés et disponibles. Elles vous placeront au bar ou à table, selon votre préférence.
Les plats, petit format, style tapas, sont en constante évolution et à consommer sans modération. Le menu change selon l’arrivage et les saisons. Ce qui vous garantit une assiette locale. Parmi les nombreux choix, vous pourriez commencer par le chaud avec le topinambour, longtemps considéré comme mauvais remplaçant de la pomme de terre (surtout en Europe, à 
cause de la seconde guerre mondiale et des restrictions alimentaires qui en ont découlé), il est, depuis, devenu un légume à part entière et une référence en cuisine. Ici, il est proposé en purée, en chips, en lait et confit, le dernier est un vrai délice.
Le choux de Bruxelles, soit il est trop cuit et farineux soit il ne l’est pas assez et immangeable. c’est difficile à préparer. Dans ce cas précis, il a été rôti, il a donc gardé son côté croquant agréable. De plus, il profite de la purée de choux-fleur qui l’accompagne pour faire un match parfait entre le velouté et le croustillant. Les copeaux de parmesan s’ajustent fort bien aux deux.
Du côté froid, la betterave. Coupée en lamelles, quand elle laisse apparaître une spirale rose et blanche, elle est crue. Celle de couleur jaune est passée au four, mais la plus connue est celle dont la teinte est bordeaux, souvent mangée en salade, c’est aussi la plus sucrée des trois. Le ricotta de chèvre, saupoudré sur les betteraves, s’accorde bien avec cette plante racine.
Les courgettes crues, épluchées en filaments, apportent un aspect spaghettis. Elles sont mélangées aux barigoules (champignons utilisés dans la gastronomie provençale et la plupart du temps affiliés à une recette d’artichaut) et aux pistaches. Le Halloumi, fromage italien, tant salé que fumé, ajouté aux deux ingrédients, rehausse ce légume qui, il faut l’avouer, seul, a un goût minimaliste.
En dessert, le Pavlova est un bon choix, composé d’une pomme tatin, d’un sorbet à la pomme, de muscade, de meringue et d’avoine. La fraîcheur du sorbet et l’alliance avoine/meringue sur la pomme tatin offrent un contraste onctueux en bouche. Le tout en fait un dessert léger et peu sucré.
En fait, chez Bazarette, ce sont les associations de saveurs qui sont la marque de commerce du chef Adam Martin, mais également l’innovation sur des produits peu préparés en restaurant qui fait la différence.
Ouvert du lundi au vendredi dès sept heures du matin, pour satisfaire les lève-tôt avec un bon café, puis de quinze heures trente à une heure du matin. Les jeudi et vendredi également de sept heures à quinze heures et de quinze heures trente à trois heures. Le samedi de quinze heures trente à trois heures. Il est à noter que la cuisine ferme toujours une heure avant.
Bazarette
1280, avenue des Canadiens
Montréal
(514) 929-9463