Avec les canaux historiques et les voies navigables, vous voyagerez à travers l’histoire du Canada. En traversant les écluses, vous pourrez apprécier une ingénierie de pointe remontant à plus de cent cinquante ans. Laissez-vous charmer par les beaux paysages, plongez dans un captivant passé et participez à la vie culturelle des environs. Les éclusiers seront là pour vous accueillir.
Par Corinne Bénichou
Aujourd’hui, les voies navigables offrent de nombreuses possibilités de découvertes et leurs écluses offrent un superbe spectacle. Regards sur la ville s’est attardé sur les canaux québécois. Il faut savoir que leur particularité sont les écluses. Celles-ci se trouvent entre deux plans d’eau dont les régimes de niveau sont différents, ce qui permet aux bâtiments de passer de l’un à l’autre grâce à la manœuvre d’éléments mobiles, portes et vannes. Elles permettent de surmonter des difficultés liées à la navigation tels que barrages, rapides, battures, socles rocheux et autres. Ce type de construction s’avère l’un des moyen les plus efficaces et les plus sécuritaires afin d’éviter les obstacles sur un cours d’eau.
L‘écluse est habituellement composée d’un bassin étanche appelé ‘sas’ servant à élever ou abaisser le niveau de l’eau selon le besoin. Les bateaux montent ou descendent par le remplissage ou la vidange de ce ‘sas’. Des portes installées aux deux extrémités permettent aux embarcations d’y entrer et d’en sortir. Elles sont actionnées par des systèmes hydraulique, électrique ou manuel selon le canal.
Au Québec, il y a cinq voies navigables. Le premier le canal de Carillon. Il est situé à cent kilomètres de Montréal et à cent trente kilomètres d’Ottawa. Inauguré en 1833, il a permis de contourner les rapides de la rivière des Outaouais. Construit à l’origine pour répondre à des impératifs militaires, celui-ci a été utilisé à des fins commerciales dès son ouverture. Aujourd’hui, la vocation de l’ouvrage qui remplace les onze écluses du premier système de canalisation est essentiellement touristique et les plaisanciers sont nombreux à l’emprunter pour se rendre à Ottawa et visiter la belle région de Montebello.
Plusieurs éléments historiques sont encore présents aux abords du canal, dont les maisons du surintendant et du percepteur. Vous serez séduits par les manœuvres des bateaux empruntant la seule écluse de ce parcours qui leur fait franchir une dénivellation de vingt mètres en quarante minutes. Elle comprend une porte à guillotine, actionnée par un contrepoids de près de deux cents tonnes. Faites un saut à l’ancienne caserne abritant maintenant un musée. Sur la rivière des Outaouais, difficile de ne pas être impressionné à l’approche de l’imposante structure du lieu historique national du Canal-de-Carillon et de la centrale d’Hydro-Québec, unique en Amérique du Nord.
Profitez d’un arrêt au parc pour vous détendre, pique-niquer, vous balader et faire un tour de bicyclette sur la Vélo Route d’Argenteuil, segment de la Route verte numéro un. Le refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-Carillon, situé à la hauteur de la ville de Rigaud, est une aire protégée qui abrite une grande diversité d’espèces comme le Colvert, la Bernache du Canada et la Sarcelle à ailes bleues. Il est possible pour les plaisanciers de s’y arrêter pour la nuit.
Le canal de Chambly, lui, est au sud-est de la métropole, sur la rive gauche de la rivière Richelieu ! Il s’étire sur près de vingt kilomètres entre les municipalités de Chambly et de Saint-Jean-sur-Richelieu. Prenez plaisir à naviguer dans ce lieu historique. Naviguez tout en découvrant un bel environnement et participez à 
un voyage mémorable dans le temps ! Les neuf écluses fonctionnent encore manuellement. Petit paradis des cyclistes, des plaisanciers et des randonneurs, le site offre un moment de pure détente dans un environnement sculpté par plus d’un siècle d’histoire. Là aussi, il est possible pour les plaisanciers de s’y arrêter pour la nuit.
Parmi les diverses attractions, prenez du temps pour l’herpétofaune, regroupement d’amphibiens et de reptiles. Selon la liste rouge de l’union internationale pour la conservation de la nature, quarante pour cent des espèces sont menacées d’extinction chez les amphibiens et soixante-dix pour cent le sont chez les reptiles. Ces animaux fréquentent les milieux 
humides, aquatiques et terrestres pour se reproduire, s’alimenter et hiberner. Afin d’approfondir ses connaissances sur leur présence et planifier adéquatement de futurs travaux de réfection, Parcs Canada procède à un inventaire faunique de ces espèces dans des secteurs ciblés aux abords du canal. Entre autres, des radeaux à tortues y ont été installés.
Le troisième canal, celui de Lachine, dans le sud-ouest de Montréal, est le trait d’union entre la ville et la nature. Son circuit de treize kilomètres cinq cent, dessiné entre le Vieux-Port et le lac Saint-Louis, est ponctué de cinq écluses. Son parc urbain verdoyant, ses berges bordées de vestiges industriels et son calendrier varié d’activités font de ce lieu emblématique une expérience à partager en famille ou entre amis.
Laissez-vous porter par les eaux, regardez la métropole sous un nouvel angle ! Cette voie navigable vous transportera au cœur de d’attraits incontournables, en s’ouvrant sur des points de vue imprenables. D’une durée d’environ trois heures, la traversée des cinq écluses, avec ses services d’accueil de qualité et sécuritaires, propose une multitude d’arrêts qui vous en feront voir de toutes les couleurs. Embarquez-vous pour une mémorable escapade !
Le quatrième est le canal de Sainte-Anne-de-Bellevue. Il relie le lac Saint-Louis au lac des Deux-Montagnes. À l’ouest de Montréal, utilisé exclusivement à des fins récréatives depuis 1964, il donne accès à un réseau qui s’étend sur des milliers de kilomètres à travers le continent. Ouvert en 1843, cette voie d’eau a joué un rôle commercial important pour le transport du bois de sciage et pour le transit des immigrants. Aujourd’hui, ce sont principalement les plaisanciers qui en profitent. Faisant partie d’un vaste réseau, il permet de contourner les obstacles naturels et de relier Montréal à Ottawa, puis à Kingston, sur les rives du lac Ontario.
Les travaux ont débuté en 1840 et se sont terminés le 14 novembre 1843. Construite dans la partie est du chenal, l’écluse, la plus achalandée de toutes, fabriquée en maçonnerie de pierres de taille mesure cinquante-huit mètres de longueur, quatorze mètres de largeur et deux mètres de profondeur sur les seuils. Comme ce fut le cas ailleurs, l’apparition du chemin de fer et le déclin de l’industrie forestière viennent graduellement modifier la vocation commerciale du canal de Sainte-Anne. Des travaux d’élargissement et de modernisation ont considérablement modifié ses structures d’origine, de sorte que le site ne contient que de très rares vestiges de la construction initiale. Depuis 1963, le canal ne dessert plus que la navigation de plaisance.
Le canal de Saint-Ours termine cette escapade fluviale. Grâce à son inauguration en 1849, les bateaux peuvent franchir le dernier obstacle entre Montréal et New York. Surnommé la dixième écluse du Richelieu, il a été indispensable au commerce local, régional, national et international pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, ce lieu de détente et de villégiature offre un cadre exceptionnel ainsi que des points de vue magnifiques sur la rivière Richelieu. Plaisanciers, promeneurs et campeurs oTENTik viennent nombreux chaque année pour profiter de cet environnement unique.
De concert avec le canal de Chambly, le canal de Saint-Ours contribue à franchir le dernier obstacle entre le fleuve Saint-Laurent et le lac Champlain. En raison des ponts fixes et des câbles électriques, les bateaux, dont le mât excède huit mètres, doivent effectuer le démâtage en amont à Saint-Paul-de-l’île-aux-Noix ou en aval à Sorel.
Offrez-vous une halte en vous amarrant pour la nuit aux quais disponibles. Vous pourrez ainsi bénéficier, entre autres, des beautés verdoyantes de l’île Darvard. Profitez-en pour vous balader et vous détendre dans la nature.
L’amarrage de nuit est possible dans l’ensemble des canaux.