Vania et Sonia et Macha et Spike de Christopher Durang

Avec Sylvie Léonard, Nathalie Mallette, Roger La Rue, Alex Bergeron, Joëlle Paré-Beaulieu et Rebecca Vachon.

1h40 sans entracte

Actrice vedette, Macha (S. Léonard) rend visite à sa sœur Sonia (N. Mallette) et son frère Vania ( R. La Rue), gardiens de la maison familiale depuis la mort de leurs parents. Il y a longtemps que ces derniers vivent à son crochet. Il est maintenant temps de se résigner à prendre leurs vies en main. Ce processus délicat se complexifiera quand entreront en jeu Spike (A. Bergeron), l’amant de l’aînée toujours prompt à exposer son corps d’Apollon, la femme de ménage Cassandre (J. Paré-Beaulieu) et la jeune voisine Nina (R. Vachon).

Par Corinne Bénichou

Jusqu’au 4 juin 2022, cette comédie traduite par Maryse Warda et mise en scène par Marc St-Martin est décrite par Christopher Durang comme un condensé du théâtre d’Anton Tchekhov passé au robot mélangeur. Il est à noter que la pièce originale a reçu un prix Tony en 2013, équivalent des Oscar pour l’art dramatique et les comédies musicales.

Plusieurs questions existentielles sont posées : « Qu’est-ce que réussir sa vie ? Est-ce possible de se créer une meilleure existence ? Quels sont les coûts de la poursuite de nos aspirations personnelles ? Jusqu’à quel point peut-on s’accommoder de vivre avec nos blessures ? Est-ce que notre destin a un sens ? »

C’est dans un décor métallique sobre où les meubles, dont deux chaises berçantes, sont en bois, que les six comédiens représentent, avec conviction, les personnages colorés, chargés de leurs névroses, dans cette parodie-hommage à l’œuvre du grand dramaturge russe.

Une satire caustique qui offre autant des dialogues drôles et crus, que des comportements caricaturaux, néanmoins véridiques (crise existentielle sur la solitude, rage sur le temps qui passe, la vieillesse qui arrive trop vite, la condition humaine, la place attribuée dans une fratrie) incluant des références aux œuvres les plus connues de Tchekhov (La mouette, Les 3 sœurs, La cerisaie, Oncle Vania), mais aussi des stéréotypes contemporains (le jeune acteur avide de gloire, la voisine groupie de la vedette, les prévisions de la femme de ménage) qui procurent des moments de franche rigolade. La nostalgie est également de la partie avec l’évocation des émissions télévisées des années 60, des téléphones à cadran et des lettres écrites à la main, timbrées et envoyées par la poste sans oublier les jeux de société.

Irrésistible divertissement qui se termine sur une note ensoleillée avec Here Comes the Sun des Beatles. Une belle façon de dire au revoir au public.

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