L’odyssée de Jérôme Salle

Avec Lambert Wilson, Audrey Tautou et Pierre Niney. Benjamin Lavernhe et Vincent Heneine.

l'odyssée1948, Jacques-Yves Cousteau (L. Wilson), sa femme (A. Tautou) et ses deux fils (P. Niney et B. Lavernhe), vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la Méditerranée, mais l’homme ne rêve que d’aventures. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l’eau, il découvre un nouveau monde. Désormais, il veut l’explorer et il est prêt à tout sacrifier…

Durée : 2h02
Distribution : Remstar
En salles depuis le 3 mars 2017

Par Corinne Bénichou

Le cinquième long métrage du spécialiste du suspense à l’américaine (Anthony Zimmer, Largo Winch, Largo Winch 2, Zulu) retrace le parcours du célèbre commandant Cousteau dans un voyage cinématographique effectué de façon chronologique.

Adapté de deux livres, celui de Jean-Michel, le fils aîné et d’Albert (Bébert) Taco, l’assistant fidèle de la famille, il met en scène cet ancien pilote d’avion devenu plongeur faisant ses premiers pas en 1949 dans une folle aventure qui durera trente ans. Le besoin du protagoniste de découvrir le monde, encouragé par sa femme, est un rêve qui se concrétise par l’achat du Calypso.

Outre la vie amoureuse, souvent douloureuse pour l’épouse, de par les écarts de conduite du monsieur, les quatorze ans au pensionnat (les cartes postales), c’est le rapport houleux (divergences d’opinion) entre le père et son cadet, comme les difficultés financières de l’entreprise, sans oublier le commerce du nom (la fameuse tuque rouge), qui sont relatés ici.

Les scènes avec les baleines sont grandioses, la petitesse de l’homme face à ce géant marin est incontestable. Les images sous marines sont magnifiques, 1972, Ushuaia, la famille se retrouve sur le bateau, c’est là qu’elle découvre le massacre de ces cétacés.

Plus tard, en voyant la pureté des lieux, les couleurs de l’antarctique allant du rose orangé au bleu ciel et les manchots évoluant sur la neige immaculée, le déclic se fait. Protéger plutôt que conquérir.

Il est toujours ardu de résumer trois décennies en deux heures. Ici, chaque caractère est défini par son rapport avec l’autre mais ce qui reste au final, c’est la sublime photographie de cette nature et la musique émotionnelle d’Alexandre Desplat qui resteront dans l’esprit des spectateurs.

Malgré tout, les prestations sont très bonnes, à commencer par celle de Lambert Wilson. Il est amusant de l’entendre parler anglais avec un fort accent français alors que ce dernier est parfaitement bilingue depuis son enfance, mais le rôle le demandant, l’acteur le campe avec conviction. Pierre Niney en jeune adulte exalté (scène avec des requins) et rapidement interpellé par la pollution des océans, défend avec honneur son rôle. Audrey Tautou incarne la solidité et la dignité. Quant à Vincent Heneine, sa présence et son regard extérieur, tout en participant à cette histoire, représente la fidélité et l’amitié discrètes.

Les plongées ont été effectuées en Afrique du Sud, en Méditerranée française et aux Bahamas.

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