La cloche de verre

Jusqu’au 1er avril 2017

Texte de Sylvia Plath
Adaptation et mise en scène de Solène Paré
Traduction de Suzie Bastien
Scénographie, accessoires et costumes de Xavier Mary
Éclairages et assistance à la mise en scène de Pauline Schwab
Son d’Antonin Gougeon

Avec Marie-Pier Labrecque et Marie-Josée Samson

1 heure sans entracte

cloche de verreÉté 1953, EstherGreenwood(MJ. Samson) dix neuf ans, débarque à New York avec une cohorte de jeunes étudiantes gagnantes d’un concours littéraire au moment de l’exécution du couple Rosenberg. Elle se lie rapidement d’amitié avec la délurée, Doreen(MP. Labrecque), qui l’aidera à s’adapter à leurs nombreuses réceptions mondaines jusqu’à ce qu’elles échouent finalement dans un bar. L’écrivaine anxieuse va vite perdre pied en portant un regard très critique sur le monde qui l’entoure et surtout, sur elle-même.

Par Geneviève Raymond

La première scène donne le ton alors qu’Esther reçoit des électrochocs, pour soigner sa dépression, dans une institution psychiatrique. Les spectateurs assistent à la descente aux enfers de cette jeune femme brillante qui peine à se conformer aux mœurs de son époque.

Dans l’Amérique d’après-guerre puritaine où la femme reçoit une éducation basique pour ensuite convoler en juste de noces, les aspirations professionnelles et le désir féminin sont souvent réprimés. La protagoniste cherche désespérément à s’émanciper de sa relation platonique avec Buddy, étudiant en médecine, mais son rêve de devenir une grande auteure l’asphyxie peu à peu.

Le Théâtre de l’Embrasure a choisi de mettre en scène l’unique œuvre de Sylvia Plath, l’une des romancières les plus réputées de la littérature américaine. Il propose une nouvelle adaptation de Solène Paré, traduite par Suzie Bastien.

Souffrant de troubles bipolaires, l’Américaine est jouée par deux comédiennes aux caractéristiques physiques semblables sur une scène dénudée. Le texte, très bien écrit, vous fera voyager dans la tête de la demoiselle au cœur de l’effervescence new-yorkaise.

Par contre, les deux voix du personnage principal sont parfois confondantes car Marie-Pier Labrecque joue plusieurs rôles. Par sa gestuelle, elle réussit habilement à interpréter Doreen et Buddy. En revanche, il est parfois difficile de déceler le moment où elle se glisse dans la peau d’Esther en dialoguant avec son alter ego d’un point de vue plus acerbe.

Quant à Marie-Josée Samson, elle incarne bien une Esther triste, névrosée et perdue dans son discours intérieur. Par contre, à quelques reprises, l’actrice a buté sur des mots cassant le rythme du récit qui comporte peu d’action en misant sur le pouvoir des paroles et des silences.

La fin tragique de la poétesse est prévisible. Celle imaginée ici vous laissera sur votre faim comme une œuvre inachevée d’une femme partie beaucoup trop vite. Au dernier acte, les comédiennes tournent le dos aux spectateurs et la fermeture des lumières surprend le public en attente d’un dénouement. Dommage.

Mardi, jeudi et vendredi à 20h15
Mercredi à 19h15
Samedi à 16h15

THÉÂTRE PROSPERO
Salle intime
1371, Ontario Est
Montréal
(514) 526-6582
www.theatreprospero.com

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