Sa dernière femme de Kate Hennig

Avec Henri Chassé, Marie-Pier Labrecque, Mikhaïl Ahooja, Lauren Hartley, Mounia Zahzam, Nathan Savoie et Julien Désy en alternance.

Traduction : Maryse Warda
Mise en scène : Eda Holmes
Décors : Loic Lacroix Hoy
Costumes : Gillian Gallow
Éclairages : Renaud Pettigrew
Accessoires : Karine Cusson
Musique : Laurier Rajotte
Maquillages et coiffures : Sylvie Rolland Provost

Être l’épouse du roi Henri VIII (H. Chassé) a toujours constitué une position périlleuse. Qu’à cela ne tienne, Kate Parr (M-P. Labrecque), sixième tenante du titre, est bien déterminée à faire feu de tout bois. Entre les attentes à déjouer et celles qu’il faut impérativement remplir, elle misera sur son intelligence pour convaincre tout le monde de la légitimité de ses combats et éviter tous les pièges tendus sur son chemin.

2h30 avec entracte

Par Corinne Bénichou

Jusqu’au 22 février 2025, cette pièce dans laquelle des faits et des personnages sont véridiques, tout en se permettant quelques libertés, commence par une courte musique d’introduction, puis, sur scène, un jeune homme (M. Ahooja) et une femme (M-P. Labrecque) discutent, une troisième personne arrive, c’est Henri VIII (H. Chassé), il donne de suite le ton à la conversation.

Les protagonistes évoluent dans un décor au style brut. Leurs dialogues comme leurs costumes sont d’une modernité voulue et réussie. Les joutes verbales entre les acteurs sont d’une grande qualité tout comme leurs prestations interprétées au meilleur des personnages, à commencer par le couple royal, dans cette quête d’émancipation au féminin.

Les rôles secondaires, mais néanmoins importants, sont : Thomas Seymour (M. Ahooja), beau-frère, oncle et amant, Edouard (N. Savoie ou J. Désy), futur souverain, fils de Jeanne Seymour, Marie Tudor (M. Zahzam), fille de Catherine d’Aragon, tout de noir vêtue, une croix dans son dos confirme sa ferveur catholique et Élisabeth (L Hartley), fille d’Anne Boleyn, dont les couleurs claires contrastent avec la tenue de sa demi-sœur. Leurs vêtements reflètent bien les mentalités de chacune.

Dans les scènes marquantes, celle du repas en famille révèle la vraie nature du roi et du climat brutal qu’il entretenait avec ses proches.

La scénographie est vraiment significative. Son aspect austère rend parfaitement l’atmosphère ambiante qui règne (c’est la cas de le dire) dans cette pièce. Pour exemple, le déplacement de l’’escalier en deux parties, à la fin du premier acte, forme un C pour Catherine la régente.

Au second acte, à l’école des reines la situation devient de plus en plus rude (reproches, jalousie), la couleur sang puis le C se scinde en deux. Alors, l’épouse est obligée de se soumettre pour sauver sa vie. Une fois veuve, elle peut enfin choisir son mari mais la zizanie prend toute la place dans cette famille recomposée. Cinq ans plus tard, Thomas et Édouard sont décédés ainsi que Catherine en donnant la vie à la petite Marie-Simone Le rideau se baisse sur la future Élisabeth 1ère.

Rideau Vert
4664, Saint-Denis
Montréal
(514) 844-1793
www.rideauvert.qc.ca

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