Salon du livre de l’Estrie – 47e édition

Résister, c’est le thème au cœur de l’actualité sociale et culturelle du plus grand rassemblement littéraire de la région. Un appel vibrant à s’ancrer dans le réel, à affirmer nos voix et à miser sur la solidarité dans un monde incertain.

Par Corinne Bénichou

Du 16 au 19 octobre 2025, l’événement propose des rencontres variées, avec cinq cents auteur(ice)s invité(e)s pour l’occasion. Face aux dilemmes, aux dogmes idéologiques, aux crises qui s’aggravent (climatiques, sociales, politiques), il est essentiel de résister. Résister à ? Résister contre ? Résister pour… Qui résiste s’affirme, prend position, s’oppose au désespoir, se tient debout, s’ancre solidement face aux vents contraires, construit des alliances, mise sur la solidarité, fait appel à ses proches, fait du rire et de la joie une attitude gagnante. Parce que résister décuple les forces quand nous agissons ensemble. C’est le souffle de cette édition. Lire, c’est déjà résister à l’oubli, à la dictature des écrans et à l’isolement. Le livre devient un outil pour réfléchir, rêver et agir, en lien avec tous les genres : Album jeunesse, bande dessinée, livre de cuisine ou d’art, poésie, littérature ou essai.

Louise Dupré, qui incarne la résistance par sa littérature, sera la présidente d’honneur. Avec une vingtaine de livres à son actif, ses écrits ont été maintes fois récompensés, notamment par le prix Ringuet et le Prix du Gouverneur général. Cette année, elle présente L’Homme au camion (Héliotrope) ainsi que la réimpression, chez Remue-ménage, de La peau familière (suivi de Chambres et Bonheur). Ses activités débuteront avec un entretien mené par Bruno Lemieux suivi d’ un échange qui promet avec Agnès Gruda et Claudia Larochelle sur la mémoire familiale. Depuis 1976, la maison indépendante Remue-ménage met en lumière la parole des femmes, soulignant le rôle essentiel de l’édition comme outil de transformation sociale. Elle célébrera, en 2026, ses cinquante ans d’existence.

Quatre invitées d’honneur partagent leur vision de la résistance. Cette édition met de l’avant des voix de femmes engagées :

Annie Bacon est une écrivaine adorée des enfants. Avec plus d’une quarantaine de livres, dont plusieurs sont primés et étudiés dans les écoles, elle allie une imagination débordante et une plume riche afin de présenter à ses lecteurs des aventures trépidantes. Elle présentera, lors du salon, son dernier album pour enfants publié aux éditions La Bagnole, Camp de jour 1 – L’éveil du kraken.

Virginie Chaloux-Gendron est une écrivaine et poétesse québécoise qui explore les complexités de l’existence humaine et de la perception du réel. À travers ses ouvrages, elle aborde les thèmes de la mémoire, du quotidien, des rapports à soi et à l’autre, tout en s’interrogeant sur la manière dont la littérature peut rendre compte de la réalité sous ses multiples facettes.

Isabelle Picard est une autrice, originaire de Wendake, mais aussi ethnologue, chroniqueuse, animatrice, scénariste et conférencière. Spécialiste des Premières Nations, elle est notamment l’une des instigatrices de la revitalisation de la langue wendat. Elle présentera son récent livre, Indienne de ville, publié aux éditions Flammarion.

Andrée A. Michaud est l’autrice de quatorze romans tous plus inquiétants les uns que les autres. Sa spécialité, une écriture évocatrice, finement ciselée, à travers laquelle le mystère plane et vous enveloppe. Lauréate à deux reprises du Prix du Gouverneur général et du prix Arthur-Ellis du roman policier en langue française, elle est traduite en plusieurs langues

Maïka Sondarjee (essayiste) est, pour la première fois, proposée en résidence. Professeure et chroniqueuse originaire de Sherbrooke, elle écrira chaque jour un bref essai et le partagera à la fin de la journée. Ses textes explorent le métissage, l’immigration et les inégalités sociales, offrant une réflexion directe et engagée sur la société québécoise.

Les 14 et 15 octobre, une virée scolaire est prévue. Elle permettra aux auteur(ice)s de se rendre directement dans les écoles primaires, secondaires, cégeps et universités. Dans un contexte où leurs budgets culturels sont souvent limités, il faut être fier de participer à l’éveil culturel de la région.

Jeudi 16 à 20 heures, littérature et autres niaiseries. Cabaret littéraire déjanté hétérotopique, parfois humide, souvent sauvage. Marie-Dominique Billequey et Sarah Bertrand-Savard s’associent pour créer une soirée de performances poétiques et politiques. Avec les textes de Julie Artacho, Gabrielle Boulianne- Tremblay, Stéphane Dompierre, Louise Dupré, Maude Jarry, KNLO et Ghislain Taschereau.

Petite boite noire

Vendredi 17 dès 13 heures, le club de zines de Sherbrooke vous convie à plonger dans l’univers coloré et versatile du fanzine. Sorte d’arte povera du milieu littéraire, c’est un genre artistique multidisciplinaire, accessible à tous qui ne cesse de gagner en popularité depuis quelques années. Apprenez-en davantage sur le monde de la micro-édition. Des notions de pliage, de reliure, de collage, de composition, entre autres, seront partagées au cours de l’atelier pour réaliser votre premier zine !

Café 440

Samedi 18 à 20 heures, dans une formule empruntée à l’équipe de création de Kamourascrap, Sherby Dérives ! propose une soirée originale où des auteur(trice)s réécrivent des passages de classiques de la littérature québécoise, dans une version interdite aux enfants. Cette année, Stéphane Dompierre, Akim Gagnon, Érika Soucy, Ghislain Taschereau et Nadia Tranchemontagne vont vous surprendre. Le livre à l’honneur est La grosse femme d’à côté est enceinte de Michel Tremblay. Soirée pour public averti. Accessible à partir de 16 ans.

Café 440

Les auteur(ice)s de la région sont au nombre de cent cinquante, en voici une partie : Étienne Beaulieu, Patrice Cazeault, Vanessa Courville, Louise Dupré, Gabrielle Filteau-Chiba, Akim Gagnon, Nicholas Giguère, Mylène Gilbert-Dumas, Véronique Grenier, Louis-Philippe Hébert, Élyse A. Héroux, Anthony Lacroix, Bruno Laliberté, Robert Lalonde, Louise Marois, Andrée A. Michaud, Jean-François Nadeau, Yves Nadon, Natalie Plaat, Michèle Plomer, Steve Proulx, Kiev Renaud, Geneviève Rioux, Yvon Rivard, Johanne Seymour, Maïka Sondarjee et Catherine St-Germain.

Parmi les cent quatre-vingt-dix éditeurs et les cinq cents auteur(trice)s, voici quelques noms : Emmanuel Aquin, Mathieu Bélisle, Rose-Marie Charest, Alain Crevier, Nicholas Dawson, Tristan Demers, Louise Désautels, Alexandra Diaz, Lynda Dion, Frédérique Dufort, Alexandre Dumas, Geneviève Everell, Sonia Alain, Valérie Fontaine, Jacques Goldstyn, Agnès Gruda, Chantal Lacroix, Stéphane Lapointe, Jérémie McEwen, Pascale Navarro, Emilie Ouellette, Francis Ouellette, Louise Sigouin, Chloé Varin, Michel Viau, Audrée Wilhelmy et beaucoup d’autres.

Le salon du livre de l’Estrie rappelle que la littérature est un acte de résistance. Chaque rencontre, chaque mot, chaque page tournée d’un livre offre un espace pour réfléchir, créer et se relier aux autres. Lire, écrire, partager, c’est résister, ensemble.

https://salondulivredelestrie.com

Centre de foires
1600, boulevard du Plateau-Saint-Joseph
Sherbrooke
(819) 560-8888
https://www.centredefoiressherbrooke.ca

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