La nouvelle création de Carl-Éric Hudon

Après une décennie de maturation artistique, l’auteur-compositeur-interprète québécois sort Nouvelles perspectives, son quatrième opus solo.

L‘album indie folk, intime et impressionniste, teinté de lo-fi, s’impose comme une œuvre profondément sensible, portée par dix textes poétiques ainsi qu’une esthétique sonore artisanale et très soignée. Les chansons ont été regroupé sur un enregistreur à cassette quatre pistes avec Navet Confit, coréalisateur du projet et complice de longue date. Le disque revendique une approche analogique à contre-courant des modes de production actuels. Les deux musiciens assurent la majeure partie des instruments, rejoints ponctuellement par David Marchand (Zouz, Bolduc tout croche) à la guitare lap steel et Pierre-Guy Blanchard (Jimmy Hunt, Hay Babies) au piano et au vibraphone.

À travers ces nouvelles pièces, certains thèmes sont explorés comme le seuil, l’enfance, la transformation, la construction de soi et l’acceptation de la finitude. Écrites de manière largement inconsciente, au fil des ans, les chansons s’inscrivent dans une démarche impressionniste, vous conviant à habiter les images et les émotions évoquées. Les sujets de la peur (Mille falaises), du danger associé au mouvement (Nouvelles perspectives), l’aliénation (Je ne danse pas), le découragement (J’ai gravi la montagne) ou encore la colère (L’incendie) sont également abordés. L’humain est toujours au cœur de l’histoire. Le morceau Parachute est une chanson aérienne, entre vulnérabilité et lumière, qui invite à s’abandonner au mouvement du temps. Même si la perte de contrôle est inévitable.
                                                                                                                                     © Geneviève Jean-Bindley

« Un soir de pluie verglaçante, je suis sorti dehors pour prendre une pause d’écriture » raconte Carl-Éric Hudon au sujet de la chanson Je suis un arbre. « J’ai regardé le grand érable dans ma cour arrière qui était écrasé par la glace. J’ai eu de la peine et probablement que j’ai dû ressentir un lien avec lui, car la première phrase qui m’est venue en tête est Je suis un arbre, je ne m’en irai nulle part…»

Les influences musicales (comme Neutral Milk Hotel, Leonard Cohen, Julie Doiron, la période One foot in the grave de Beck, le Fred Fortin du Plancher des vaches, les débuts d’Elliott Smith et de Belle & Sebastian) se mêlent à une facture sonore brute et enveloppante. Ce disque cocon, né d’une complicité artistique, mise sur la sincérité plutôt que sur la perfection numérique.

Le 8 novembre 2025, spectacle-lancement dans le cadre de Coup de cœur francophone.

Distribution Amplitude

Verre Bouteille
2112 avenue du Mont-Royal Est
Montréal
(514) 521-9409
https://verrebouteille.com

Ce contenu a été publié dans Musique. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.