Contes Urbains

Jusqu’au 21 décembre 2013

contres urbainsC’est devenu au fil des années, un incontournable du temps des fêtes, cette  édition ne fait pas exception, tradition oblige! Par contre, la moyenne d’âge a rajeuni autant chez les interprètes que chez les auteurs.

Par Corinne Bénichou

Yvan Bienvenue a cédé les clés de la maison, l’espace d’un réveillon,  à la nouvelle génération et à Stéphane Jacques, cofondateur du théâtre Urbi et Orbi, qui signe la mise en contes. La formule reste identique, seuls les propos et la manière de les livrer sur scène diffèrent. Les intermèdes musicaux  sont assurés par Diane Audet et Robin-Joël Cool.

Madame Renard de Julie-Anne Ranger-Beauregard

« Sous nos pieds, la terre qui allait un jour s’appeler Montréal, Plateau Mont-Royal, rue Papineau; La terre où poussaient des arbres centenaires, où coulaient des milliers de ruisseaux; La terre qui a vu naître des milliards d’orignaux, de lièvres, de pigeons, de renards; Quand cette terre-là parle, tu comprends: on l’écoute. »

Une vraie légende pour la fille de personne, la mère de tout le monde. Une belle prestation de Rachel Graton.

Saucisse Bacon de Martin Bellemare

« Tout le monde aime ça les petites saucisses; Les saucisses avec du bacon; Dans toutes les potlucks de Noël y a des légumes, des trempettes, des chips, des Doritos, des Tostitos, des p’tits bouts de toast avec de la gelée; Ce soir-là, y restait de toute sauf dans le plat de petites saucisses, y en restait juste une. »

C’est sous de lumières rouges qu’Hubert Proulx arrive énervé de la ruelle en arrière du théâtre. Son père décédé vient de lui offrir deux bières et sa blonde lui a envoyé un texto avec le mot fertile, ce qui le rend heureux et ouvre la porte de l’espoir…

Votre Crucifixion de Rébecca Déraspe

« Laissez-moi vous parler de Elle; Elle est Celle qui sait; Elle est Celle qui veut pas d’enfant; Mais qui sait comment élever le vôtre; Elle entre dans la pharmacie sur son gros cheval; Parce que Elle dans sa tête; Elle est toujours sur un cheval Surplombant l’humanité. »

L’histoire débute avec la vierge Marie et le petit Jésus mais la vraie aventure, vraiment bien racontée par Catherine Trudeau et assez imagée (le vécu n’est pas loin) pour y prendre part, se situe  pendant une crise enfant /parent sous les regards inquisiteurs des clients de la pharmacie de la rue Beaubien !

Le No-Pain Réveillon d’Olivier Sylvestre

« Avec le grand fauve, Luc était plus le même, je les avais entendus s’aimer, octobre-novembre, dans la chambre d’à-côté. Pendant des heures. À faire trembler le bois franc. »

Entrée en scène sur la chanson Raining Man, trois ans de colocation à rêver qu’un jour,  son tour viendra, des souvenirs d’enfance liés à la nourriture et une désillusion abrupte après une révélation. Une prestation réaliste d’Hubert Lemire qui touchera les plus sensibles.

Ruby pleine de marde de Sébastien David

« Faque, ce soir, Denis est rien de plus que l’ami de Carl. L’ami-qui-s’est-fait-inviter-au-party-parce-que-sinon-y- était-tu-seul-pis-que-c’est-donc-ben-triste-passer-Noël-tu-seul. »

Dans des associations humaines improbables, le judéo crétin que représente Mathieu Gosselin essaie de prendre sa place sans y parvenir ! Un adulte face à une enfant reine, une petite fille de six ans, en mode offensif sous son air innocent et son sourire enjôleur. Les dés sont pipés et la partie inégale !

Ce qui dépasse d’Annick Lefebvre

« Nous somme une dizaine à repousser les rideaux Dagny à quatre-vingt neuf  dollars, pis nous hurlons : 2 ! Pis on se souvient de ce voyage de cinq semaines qui devait nous éloigner du connard qui nous avait flushé par texto. »

Le récit cynique -très actuel, un peu moralisateur, profondément triste-  dans lequel Marie-Ève Milot frappe sur la consommation à outrance,  la solitude à  plusieurs, les souvenirs individuels versus l’amnésie collective et l’influence des media, entre autres, est le résultat de toutes ces frustrations citoyennes et sociales accumulées pendant l’année et qui sont libérées lors du décompte de fin d’année : 10, 9, 8… Le seul baume sur cette plaie ouverte est l’hommage aux victimes de Lac Mégantic.

Du mardi au jeudi à 19 heures
Vendredi à 20 heures
Samedi à 16 heures

La Licorne
4559, avenue Papineau
Montréal
(514) 523-2246
www.theatrelalicorne.com

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