De Toulouse à Eus : Villefranche de Conflent et Eus

pyrénées orientales logoEn poursuivant votre route, vous arriverez à Villefranche de Conflent. Cette localité, fondée en 1092 par le comte Guillaume Raymond de Cerdagne, dans un verrou stratégique au confluent de trois vallées, au pied du Canigou, construite en marbre rose, est toujours entourée par son enceinte fortifiée d’origine médiévale et grandement remaniée de 1669 à 1676,

Par Corinne Bénichou

vue rempartscouloir couvertDans le but de réadapter ses défenses aux techniques de sièges modernes, sous la direction avisée de l’ingénieur du Roi Soleil, l’architecte militaire Sébastien Le Prestre de Vauban et sans être en étoile (sa marque commerce), l’idée était stratégique, il fallait protéger au maximum les citoyens et renforcer le lieu par ses bastions (avancée protectrice) à chaque angle. L’intégralité des remparts (dans un bel état de conservation) est couverte. C’est unique au pays,  d’où le surnom de cité imprenable ! Le principe était de voir de l’intérieur sans être vu de l’extérieur ! La brique, de quinze centimètres de largeur, correspondait à l’évolution de l’artillerie. Le boulet de blason imprenablecanon ne bastiondétruisant que l’échauguette. Tout a été pensé, réfléchit et étudié dans l’objectif de solidifier les constructions contre les diverses agressions. Ses remparts couverts,  De partout, vous verrez l’intérieur de la ville. Ils permettaient donc de protéger à la fois les soldats et les habitants. Les échauguettes placées à chaque pointe sont caractéristiques.

remparts rueDans les années 60 le maire, monsieur Lannelongue, assisté par l’association de monsieur Durbet et avec l’aide de la commune, a repris en main les remparts et a effectué la restauration de certaines portions afin de les ouvrir au public et de lui faire profiter de ce patrimoine exceptionnel.

fort libérialibéria extérieurVauban a, également, fait bâtir le Fort Libéria (cent mètres de long sur soixante de large avec trois niveaux et vingt mètres de déniveler). Il domine toujours la ville. Sept ans ont été nécessaire pour le construire. Sa forge catalane fonctionnait hydrauliquement, donnant forgelibéria escaliersl’opportunité de travailler le fer afin d’obtenir des armes, des outils et une certaine forme d’artisanat tels que portes, serrures, gonds, décorations et poignées. La citerne, avec sa cuve de soixante dix mille litres, permettait d’assurer les besoins en eau de la garnison allant de cinquante à cents soldats. Son escalier souterrain dit des mille marches (en fait il n’en compte que sept cent trente quatre sur un dénivelé de cent quatre vingt mètres) le relie à la ville, au niveau du pont Saint-Pierre,  qui n’a été bâti qu’au dix-neuvième siècle. À portene pas empoisonneusemanquer la prison des dames où ont été enfermées trente-deux personnes dont les célèbres empoisonneuses La Voisin et la marquise de Brinvilliers, entre autres…

Des visites guidées sont disponibles sur demande. Vous pouvez accéder au fort à pied, (vingt minutes de marche). Pour les moins sportifs, des navettes sont organisées. Le point de rendez-vous est le bar le Canigou.

www.fort-liberia.com

plaque villerue villefrancheLes rues de Villefranche de Conflent ont conservé leur caractère moyenâgeux, avec de nombreux bâtiments remontant à cette ère. La cité a développé une activité touristique essentiellement estivale. On y trouve ainsi de nombreuses échoppes d’artisans, présentant des produits locaux (poterie, pâtisserie et savons, entre autres). Vous apprécierez le calme de ses soirées dans les différentes auberges et gîtes ainsi qu’une resto enseigneresto entréegrande variété de restaurants dontLa Senyera, l’une des plus anciennes tables, Julien et Sandrine Blaya vous y accueilleront dans un cadre charmant. Prolonger la tradition du lieu, en apportant chaque jour du modernisme et de la créativité dans les assiettes, fait vraiment partie des objectifs de la maison et pour ce faire, son chef ne met pas seulement les petits plats dans les grands, il renouvelle la carte régulièrement, au fil mon platplat nadinedes saisons et de ses inspirations, accompagnée d’une belle sélection de vins du Roussillon. Du gourmand menu Terroir au délicat menu Confiance, en passant par le subtile menu Traditionnel, laissez vos papilles se délecter et profitez !

www.lasenyera.fr

plaque villefranche unescoLa municipalité offre deux portes, celle d’Espagne et celle de France, nommées ainsi à cause de l’histoire (avec un grand H) de ce département. En 1659, suite au traité des Pyrénées, la Catalogne a été rattachée à la France après avoir été pendant longtemps sous le régime espagnol. Villefranche, comme son nom l’indique, faisait partie des villes franches (non porte espagneimposables) instaurées pour porte frsefaire du commerce international, haut lieu de tisserands, pour la plupart, de confession juive. Ses toitures sont couvertes de tuiles en schiste, en forme de gouttes d’eau faisant jusqu’à trente centimètres de hauteur. Les plus petites se trouvent en haut. En bordure, une sorte de couverton donne une protection complète. Ces lloses vue villefranchetrain jaunesont taillées de sorte que la pluie ne s’infiltre pas dans la pierre. Sur les côtés, des rectangles, appelés barbacanes,ont la même mission. La gare est le point de départ du train jaune qui vous transportera jusqu’à Latour de Carol.

www.villefranchedeconflent-tourisme.fr 

villagePour bien finir votre journée plein air, rendez-vous au village d’Eus, niché sur la montagne, avec sa forme pyramidale, figure parmi les plus Beaux Villages de France, Les visiteurs viennent pour la le lieu, les arts et la nature. C’est la commune plus ensoleillée de l’hexagone. Stationnez dès votre arrivée et montagne (canigou)offrez-vous une agréable montée par les ruelles escarpées et pavées pour un parcours improvisé menant jusqu’à l’église, sur les traces du château disparu ! Traditionnellement agricole, elle domine un vaste verger au pied du mont Canigou, nectarines, pêchers, abricotiers, pommiers et un peu de maraîchage se partagent la plaine fertile.

Faites un saut à la bergerie de Véronique Kilburg. Installée depuis 2012 au Che de Marquixanes, en compagnie de son conjoint, elle élève des ovins et des caprins principalement pour la reproduction véro cheptelvéro chévre et petitet la vente de la viande. Elle récupère également leur laine. En octobre 2017, la bergère avait un cheptel de deux cent vingt brebis, cinq béliers et treize agneaux ayant entre deux jours et deux mois.

www.tourisme-canigou.com

panneau perpignanplaques rue toulouseQue ce soit en Occitanie ou en Pays Catalans, les pancartes des villes et noms des rues sont dans les deux langues.

Ainsi se termine ce reportage qui ne vous a évoqué qu’une infime partie du patrimoine et des activités que les Pyrénées Orientales offrent à toutes les personnes désireuses de découvrir non seulement un beau coin de pays mais également des gens passionnés et fiers de leur département.  

Merci à Ghislaine Coronat, Julien Folcher, Catherine Gillot de l’Agence de Développement Touristique des Pyrénées Orientales (Perpignan), Nadine Romieu et son équipe de l’office de tourisme Conflent Canigó (Prades), Marcel Puy du Fort Libéria (Villefranche de Conflent), Véronique Kilburg et son conjoint (Eus).

Retrouvez les vidéos de ce voyage sur www.facebook.com/Sur-la-route-1727800047463188/

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