L’écume des jours de Michel Gondry

D’après le roman de Boris Vian

Avec  Romain Duris, Audrey Tautou, Gad Elmaleh, Omar Sy, Aïssa Aïga, Sasha Bourdo, Alain Chabat, Charlotte Lebon et Philippe Torreton.

écume joursColin (R. Duris), jeune homme idéaliste et inventif, rencontre Chloé (A. Tautou), jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade…

Durée : 2h11
Distribution : Films Seville
En salles depuis  le 28 juin 2013

Par Corinne Bénichou

Transposer au grand écran,  l’un des écrits les plus connus et les plus difficiles la littérature  française, de par le côté surréaliste et  les mots si particuliers à cet auteur, c’est le défi que le réalisateur de La science des rêves s’est donné.

Il a su par ses animations  (sa marque de commerce) représenter la violence contenue dans le livre (la patinoire,  la manifestation, la répression policière, l’usine et l’église) ainsi que les travers humains (ami voleur, philosophie mise à mal au fil du temps) dans un contexte où la place de la religion, de l’argent, de la littérature (Jean-Paul Sarthe et Simone de Beauvoir) sont  écrasants dans cette société moderne impitoyable.

Heureusement, il y a le jazz et l’amour, mais là aussi les conséquences sont désastreuses puisque dans sa déception, qui se transforme en rage, le cinéaste offre au personnage d’Aïssa Aïga de faire un gros clin d’œil littéral à L’arrache cœur, autre roman culte de Boris Vian.

Gondry a également inséré des symboles forts comme le travail à la chaîne, reflet amer de la condition sociale des moins nantis, l’opacité des fenêtres avec le nénuphar, métaphore d’une maladie mortelle, le rétrécissement de la maison en référence au changement de statut sociétal et la vieillesse prématurée pour l’usure intérieure des êtres.

Une mention pour Alain Chabat, le chef Gouffé, Sasha Bourdo, la petite souris  et Omar Sy alias Nicolas.

Le noir et blanc qui correspond à la  fin de l’existence, côtoie aussi bien les couleurs claires (bonheur et légèreté) que foncées (malheur et coups du sort) dans cette histoire.

Si Gondry a réussi sa gageure au niveau des images, il a échoué concernant la compassion et  l’émotion envers les protagonistes face à leurs situations, elles ne sont malheureusement pas au rendez-vous !

 

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