Les manèges humains de Martin Laroche

Avec Marie-Evelyne Lessard, Marc-André Brunet, Normand Daoust, Stéphanie Dawson et Alexandre Dubois.

manège humainSophie (M-E Lessard) a été excisée en Afrique à l’âge de quatre ans, puis a immigré au Québec. Vingt ans plus tard, après un baccalauréat en cinéma, elle se trouve un travail d’été dans un parc d’attractions ambulant. Quand son patron apprend son domaine d’étude, il lui demande de faire une vidéo sur son entreprise. La jeune femme se laisse alors prendre au jeu, elle filme tout, même ce qui n’est pas directement lié à son travail, petit à petit, elle comprend qu’elle est en train de réaliser autre chose, qu’elle est en train de faire un film sur sa vie et sur le secret qu’elle terre depuis sa jeunesse.

16 ans et plus.

Durée : 1h29
Distribution : K-Films Amérique
En salles depuis le 1er mars 2013

Par Corinne Bénichou

L’approche cinématographique du réalisateur commence sous la forme d’un documentaire avec la voix hors champs de l’actrice principale* dans un cadre ludique et propice à la détente, mais au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, le spectateur comprend que, sous cette carapace de fille libérée et moderne sexuellement, se cache un mal qui mine l’existence de la demoiselle.

Ses partenaires ont tous un passé différent (plus ou moins douloureux) et chacun, dans son style, est émouvant sans être pathétique. La complicité des personnages met un petit baume sur la dure réalité humaine du propos.

Avant ce long métrage, Martin Laroche a écrit, réalisé et produit deux fictions de façon indépendante : La logique du remords (2007) et Modernaire (2009) qui ont été diffusés dans plusieurs festivals internationaux. Les manèges humains, qui aborde avec sensibilité un sujet encore tabou, est sa première œuvre subventionnée. Cette dernière dénonce vivement la mutilation inacceptable faites aux femmes (dans ce cas, elle est de type 3 !) pour des raisons de traditions le plus souvent reliées à la religion.

La prise de position du cinéaste, sur ce problème, est exprimée avec beaucoup de compassion. Il est à souhaiter que cette initiative fasse des émules et contribue à arrêter ou, au moins, à diminuer (il faut rester réaliste) ces pratiques barbares.

* Prix spécial du jury  au festival du film de Whistler pour son interprétation.

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