Le 28 février dernier, ont été remis neuf prix en compagnie de nombreux artistes et partenaires. Synonymes de reconnaissance du talent des cinéastes d’ici, c’est un encouragement à la poursuite de leur démarche artistique avec un réel impact sur leur carrière. Cette année, la totalité atteint cinquante-sept mille cinq cents dollars.
Par Corinne Bénichou
Ces neuf prix soulignent la qualité de films dans toutes les catégories ainsi que la pertinence du regard posé sur une œuvre par un(e) jeune critique.
Le jury du prix Gilles-Carle, récompensant un premier ou deuxième long métrage de fiction, a souligné cette année le travail de Ian Lagarde pour All You Can Eat Bouddha, le meilleur des séjours. Le réalisateur a reçu une bourse de cinq mille dollars. Le jury a, unanimement, été épaté par son courage, son intelligence, son humour, mais surtout, la cohérence de l’univers singulier de son film.
Le prix Pierre et Yolande Perrault, assorti d’une bourse de cinq mille dollars, souligne, quant à lui, la qualité d’un premier ou deuxième documentaire. Le jury a choisi Sur la lune de nickel de François Jacob pour le voyage intime vers des terres reculées 
dans lequel il embarque son spectateur, l’invitation à rêver qu’il représente et la sensibilité du propos. Une mention spéciale a été décernée à Kim O’Bomsawin pour Ce silence qui tue, film incontournable et nécessaire dénonçant, avec beaucoup de sensibilité et de rigueur, le nombre révoltant de femmes et d’enfants autochtones victimes régulièrement de violence, mais tente aussi de comprendre pourquoi et comment une telle chose est possible !
Le festival et ses partenaires ont également récompensé des courts métrages réalisés par des professionnels et des étudiants :
Dialoguedu tigre de Matthew Wolkow a récolté les hommages pour la meilleure œuvre d’art et expérimentation, comprenant une bourse de vingt mille dollars en services.
Le prix du meilleur court métrage de fiction, Pre-Drink de Marc-Antoine Lemire, est assorti d’une bourse de deux mille cinq cents dollars. Une mention spéciale a été décernée à La Voyante d’Alexandre Auger et Alexis Fortier Gauthier.
Le prix du meilleur court métrage documentaire comporte une bourse de mille dollars en argent et de vingt mille dollars en services techniques, a été remporté par Voces del secuestro de Ryan McKenna pour la grâce, la sagesse et la compassion du regard qu’il porte sur les familles de disparus colombiens, pris au piège des impasses politiques d’une guerre civile qui ne dit jamais son nom.
C‘est Toutes les poupées ne pleurent pas de Frédérick Tremblay qui a eu le prix du meilleur court métrage d’animation avec une bourse de mille cinq cents dollars. Une mention spéciale revient à Matthew Rankin et Tesla : Lumière mondiale dans cette même catégorie.
Le prix du meilleur film étudiant et sa bourse de mille dollars, offert par Patrick Huard, est allé à Alexanne Desrosiers pour Les abeilles domestiques. Une mention spéciale a été décernée au réalisateur Didier Pigeon-Perreault pour El Manuel.
La doctorante en cinéma et critique Helen Faradji a choisi de récompenser Olivier Savard pour sa critique sur Isla Blanca, la qualité littéraire de son texte, la justesse et la sensibilité de son regard sur un film intime et délicat. Le gagnant s’envolera pour le Festival international du film de La Rochelle (France) grâce à une bourse de mobilité offerte par les Offices jeunesse internationaux du Québec.
Le meilleur film franco-canadien qui souligne le travail d’un réalisateur ou d’une réalisatrice de la francophonie canadienne, avec une bourse de mille cinq cents dollars, a été remis à Modifié d’Aube Giroux. Le jury a reconnu la maturité, la force et l’ambition remarquable de cette œuvre, démontrant comment des problématiques mondiales se répercutent à l’échelle personnelle. Il 
est à souligner la mention spéciale dans cette catégorie, attribuée à Samara Grace Chadwick pour 1999, film humain, habillement construit et poétique signé par une cinéaste dont les débuts laissent entrevoir une grande carrière inspirante.
Outre ces neuf prix, deux autres récompenses ont aussi été attribuées :
Le prix Luc-Perreault/AQCC du meilleur film québécois de l’année 2017, une bourse de deux mille dollars a été reçue par Robin Aubert pour Les affamés.
Le prix Coup de cœur a été attribué au court métrage Crème de menthe de Jean-Marc E. Roy et Philippe David Gagné, incluant une bourse de mille dollars et une invitation au développement d’un projet à la Coop Vidéo.
Les Rendez-vous s’avèrent, depuis trente-six ans, être une véritable pépinière de talents et un lieu de rencontres unique. Pendant onze jours, quatre cents artistes et professionnels de l’industrie rejoignent les cinéphiles et le grand public pour célébrer le cinéma québécois. Avec une sélection de près de trois cents films, dont cent premières et une trentaine d’activités gratuites, le festival est un incontournable dans le panorama cinématographique et événementiel québécois.