Ma vie avec John F. Donovan (The Death and Life of John F. Donovan) de Xavier Dolan

Avec Kit Harington, Jacob Tremblay, Natalie Portman, Ben Schnetzer, Susan Sarandon, Kathy Bates, Tandy Newton et Chris Zylka.

donovan2017, un jeune acteur (B. Schnetzer) qui, une dizaine d’années après la mort d’une vedette d’une série américaine (K. Harington), se remémore, la correspondance qu’il a entretenue, enfant (J. Tremblay), avec cet homme et l’impact que ces lettres ont eu sur leurs vies respectives.

Durée :2h03
Distribution : Films Seville
En salles depuis le 23 août 2019

Par Corinne Bénichou

Pour sa première incursion en anglais comme réalisateur, Dolan s’est offert un film à trente cinq millions de dollars, dont la base porte sur trois univers (le présent, le passé et la célébrité). Son récit explore les notions d’identité et d’authenticité, avec des teintes de rêve, de désir et de fantasme.

Tourné à Montréal, à Londres et à Prague (dont vous ne verrez rien de ces trois villes), l’histoire est supposée se passer à New York en 2006, alors que le décès de l’acteur Jonh F. Donovan (K. Harington) est annoncé à la télévision. Au même moment, une conversation animée se passe entre une mère (N. Portman) et son fils de onze ans (J. Tremblay), puis en 2017, celui-ci devenu adulte (B. Schnetzer) est en entrevue avec une journaliste (T. Newton) suite à la sortie de son livre sur ces fameux échanges de lettres.

Pour ceux et celles qui suivent le jeune cinéaste, vous retrouverez les thèmes affectionnés par ce dernier présents dans ses longs métrages antérieurs soit l’intimidation, le mensonge, la rage, l’homosexualité, le conflit mères-fils (ici au pluriel), les musiques parfois fortes, parfois enveloppantes ainsi que les chansons populaires.

La voix hors champs comble, plus ou moins, les coupures drastiques effectuées au montage (entre autres, la suppression du personnage joué par Jessica Chastain) afin de garder une certaine cohérence entre les images. D’autre part, beaucoup de questions restent sans réponse, une façon maladroite de créer de la nostalgie et du mystère ! Par contre, les allers-retours entre le passé et le présent sont, avec les fondus au noir, bien maîtrisés.

Les acteurs, pourtant talentueux, ne sont pas valorisés à commencer par Kit Harington sans nuance de jeu (ou si peu), Kathy Bates qui aurait mérité plus de ‘viande autour de l’os’ tout comme Jared Keeso, le frère/confident. D’ailleurs, le sort de ces protagonistes ne susciteront malheureusement, en vous, aucune empathie. De plus, le personnage de Rupert enfant interprété par Jacob Tremblay (brillant mais ô combien fendant) est horripilant comme peut l’être Dolan dans ses rôles. Son septième film, sous une forme différente mais tout autant que ses précédents, a une propension autobiographique facile à comprendre par les sujets abordés.

La bonne nouvelle est que, grâce à André Turpin, la photographie est soignée et offre un beau visuel.

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