Vignobles à Astaffort et à Anthé en Agenais

lot et garonne logoToujours en Lot et Garonne, dans le sud-ouest de la France deux vignobles ouvrent leurs portes à Regards sur la ville

Par Corinne Bénichou

philippeLe premier porte un nom connu, mais ne s’en soucie pas ! Il s’agit de Philippe Cabrel, frère du célèbre Francis du même nom. « Au départ c’est une volonté de mon frère qui désirait quitter le village. Il cherchait une propriété avec de l’espace et le Domaine du Boiron se vendait au même moment, une bâtisse des années 50 et une activité viticole de trente hectares datant de la fin du dix-neuvième siècle. Une opportunité incroyable. Malgré un terroir argileux intéressant, la région est plutôt céréalière que viticole. »

vignes cabrelPhilippe Cabrel confirme que depuis une vingtaine d’années, la vigne est revenue dans le décor. Au départ, il n’y avait pas de volonté mercantile, juste un désir de remettre des plans de vigne pour obtenir une micro cuvée et Philippe s’est pris au jeu. Maintenant, il cultive onze hectares avec deux cépages bordelais, le Merlot et le Cabernet Sauvignon, mais aussi le Cahors (appelé Maltec) et le Tannat fort en degrés, « une couleur intense à l’image des vins du Sud-Ouest. » Les vignes sont implantées sur un terroir argilo-calcaire.

vignes et étangÀ l’époque où Philippe avait le restaurant Le Square à Astaffort, il s’intéressait déjà, sans connaître la profession, au métier de vigneron. La transition s’est donc fait naturellement ! « En général, dans les bonnes années, la vigne donne quarante mille bouteilles , mais avec la hausse des températures depuis quelques temps, c’est difficile d’obtenir cette quantité. » Comme tous les petits domaines, la distribution se fait par le réseau des cavistes et des restaurants de la région.

« 2018 a été une année extraordinaire au niveau de la qualité du vin, par contre avec le problème du mildiou (champignon dévastateur), la quantité a été plus limitée. » La pluie abondante suivie de la chaleur a fait son œuvre ! Le résultat seulement vingt mille bouteilles !

Philippe a pour principe de tout faire, de la taille à la vinification en passant par les vendanges à la main. Pour la mise en bouteilles, la chose étant plus technique, il préfère laisser les professionnels agir !

bouteillesSous le sceau de l’appellation d’origine protégée, dans les années 2000, les premières cuvées de rouges portaient le nom Domaine du Boiron, la deuxième cuvée s’est appelée Le Petit Boiron et depuis 2011, il a été rebaptisé Le Suivi des Fées. Une cuvée à venir cette année nommée Tempano, (qui veut dire, le début, de bonne heure en espagnol), est un vin léger de l’année style Beaujolais nouveau.

Philippe aimerait agrandir le nombre d’hectares des vignes car la demande est là et actuellement, sa production ne lui permet de satisfaire sa clientèle que les six premiers mois après la mise en bouteilles.

mas borde haute logoMatthieu Tylski, originaire du pas de Calais, est arrivé en 1984 à l’âge de dix ans dans le Lot et Garonne. Ses parents ont d’abord élevé des agneaux sur une exploitation de sept hectares. En parallèle, son père a monté un troupeau de brebis. Ce dernier possédait aussi une petite parcelle en forme de côte d’ou le nom de côtelette. « Il pensait y planter un demi-hectare de vigne et finalement il en a planté cinq, en 1989, tout en gardant l’élevage de lapins, d’agneaux et de poulets bio. »

cahors carteAprès avoir baigné dans le milieu de l’élevage depuis son enfance, Mathieu décide de suivre des études d’ingénieur agronome et d’œnologie. Il a été été conseiller viticole à la cave de Beaupuy et s’est occupé de la mise en place de la norme ISO 9001 (organisation internationale de matthieu et séverinenormalisation) en appui au responsable qualité, puis il a été recruté au poste de conseiller viticole au sein du syndicat des vins de Cahors. Il y est toujours mais, depuis trois ans, à temps partiel, car son père a pris sa retraite il a donc, avec sa conjointe Séverine, repris le vignoble et tout fonctionne bien.

Matthieu a ajouté un hectare et demi en 2002. En 2016, il a planté deux hectares de rouge et un hectare de blanc avec une première récolte, sur le rouge, en 2018. La récolte de blanc va s’effectuer à l’automne 2019.

rouges et roséLes premières années, la production était de cinq mille bouteilles, les deux dernières années, elle a montée à dix mille et cette année ce sont douze mille bouteilles qui seront vendues sur les divers marchés gourmands de la région, de soir et en période d’été. Le contact est direct avec le consommateur. Quant aux marchés classiques, le couple est régulièrement présent le samedi de jour à Montaigu et à Roquecor.

vignes« En 2015, la production était plutôt destinée à la famille avec un rouge et un rosé conditionnés en format de cinq litres. » En 2016, il a aménagé l’ancien hangar du papa afin de pouvoir vinifier et préparer ses cuvées bouteilles mono-cépage en Cot (appelé Malbec), en Cabernet Franc et en Cabernet Sauvignon.

bouteilles« La différence entre le Cabernet Franc et le Cabernet Sauvignon est principalement la précocité et la tenue de la vigne, les rameaux poussent plus droits et le vin est plus nerveux avec des nuances de réglisse pour le premier, ce qui lui donne une personnalité différente. Le second est plus sur du cassis, du fruit rouge, il est aussi plus charpenté, plus harmonieux au niveau des tanins. »

vigneLa vigne de la fameuse côtelette est taillée, effeuillée et vendangée à la main en cagette. « Elle est mise en cuve de gré (terre cuite pour apporter de la rondeur sans le boisé des fûts en chêne) pendant un an avant de mettre en bouteilles. Le cépage est du Merlot. »Dans les blancs secs, le cépage est du Chenin, les deux autres sont de la Roussane et du Vermentino qui sont vinifiés en barique.

Les sulfites, vaste débat !!! « C’est un peu comme le sel dans la cuisine. Le vin est un état transitoire entre le jus de raisin et le vinaigre. » À ce propos, Matthieu a même évoqué Pasteur ! « Il faut l’employer à bon escient. Le mieux est de ne pas en mettre sur les grappes mais en fin de vinification, c’est préférable de le faire, surtout sur les rouges, afin d’enlever le maximum d’acidité, de stabiliser le vin et éviter le développement des levures qui donne ce goût phénolé. » Les phénols sont des molécules organiques présentes dans le vin.

grangeDans les projets de Matthieu, l’ancienne grange va être aménagée en chai (bâtisse où se déroule tout le processus de vinification) au coût de cent cinquante mille euros ! Son banquier est d’accord !!!

Matthieu offre une image du travail de la vigne et du monde paysan vraiment positive et loin du fardeau de l’exploitant agricole (expression qu’il n’aime pas d’ailleurs) trop véhiculé.  « Pour moi, le mot paysan n’est pas péjoratif. »

Retrouvez les vidéos de cette destination sur www.facebook.com/Sur-la-route-1727800047463188

Remerciements :

Katia Favre, Phiippe Cabrel et Matthieu Tylski.

Domaine du Boiron
47220 Astaffort – France
www.leboiron.fr

Le Mas de la Borde Haute
47370 Anthé – France
https://www.facebook.com/pg/masdelabordehaute/posts/

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