Votez Bougon de Jean-François Pouliot

Avec Rémy Girard, Louison Danis, Hélène BourgeoisLeclerc, Claude Laroche, Laurence Barrette et Antoine Bertrand.

votez-bougonPaul Bougon (R. Girard) fait une sortie en règle contre le système actuel et promet de se lancer en politique. Papa onde dès lors le Parti de l’Écœurement National, appuyé par sa tendre épouse Rita (L. Danis) ainsi que ses enfants Junior (A. Bertrand) et Dolorès (H. Bourgeois-Leclerc).

Durée : 1h33
Distribution : Remstar Films
En salles depuis le 16 décembre 2016

Par Corinne Bénichou

Les cinquante épisodes de la série télévisée Les Bougon, c’est aussi ça la vie a marqué l’imaginaire collectif lors de sa diffusion avec une moyenne d’un million quatre vingt cinq mille fidèles chaque semaine et des cotes d’écoute de deux millions deux cent quatre vingt douze mille téléspectateurs. Le phénomène a même fait l’objet d’un reportage dans le New York Times.

Après dix ans, la famille Bougon revient, cette fois, sur grand écran et trouve des échos dans l’actualité politique. L’intrigue de cette comédie satirique se dessine sur le succès monstre et instantané du douteux parti politique dont les initiales portent des relents nauséabonds des années 40 en Europe, malgré la volonté, à l’écriture, d’en faire un slogan sexuel !

Le réalisateur (Les 3 p’tits cochons 2, La guerre des tuques 3D, La grande séduction) offre ici, sur un scénario de François Avard, Jean-François Mercier et Louis Morissette, un long métrage dont les dialogues, les images et l’actualité collent parfois à la réalité mais sont souvent en dessous de la vérité.

Les propos crus et grossiers associés à la représentation de cette famille, de sa condition sociale et de son état d’esprit sont au cœur de ce film.

Ne vous y trompez pas, sous ses airs primaires et drôles, la démarche est fondée sur du concret. Le ton mordant et irrévérencieux (entre autres, la montée de lait de papa Bougon) n’est que le reflet d’une grande lucidité.

Les références politiques (les élus véreux et fiers de l’être), sociologiques (les établissements des aînés), juridiques (commission Charbonneau), religieuses (ses dérives vers l’extrême), médiatiques (ses animateurs de télévision condescendants), sans oublier les travers humains avec, en filigrane, l’argent, le pouvoir, les clichés homme/femme, les manipulations de tous bords ainsi que le constat navrant d’une population désirant le changement sans que rien ne bouge, sont également abordés et portent à réflexion. Cette satire se situe dans la lignée des Elvis Graton !

En conclusion « Un pour tous, tous pourris » comme l’a si bien dit l’excellent et clairvoyant Coluche dans les années 80. Depuis, rien n’a changé, au contraire tout a même empiré !

Ce contenu a été publié dans Cinéma. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.