Théâtre la Licorne : Saison 2021-2022

L‘histoire de ce théâtre est étroitement associée à celle de La Manufacture, fondée en 1975 par des comédiens regroupés autour de Jean-Denis Leduc. Au début, ce théâtre est itinérant mais son fondateur décide qu’il lui faut un lieu. C’est ainsi que naît le théâtre La Licorne.

Par Corinne Bénichou

Sa vocation a toujours été de développer la dramaturgie d’ici, de constituer un centre de création et de diffusion offrant une lecture contemporaine de la marche du monde. En septembre 1981, Louisette Dussault l’inaugure, avec son spectacle solo Moman. La salle est située dans un petit café-resto du boulevard Saint-Laurent à Montréal qui connaît un franc succès tant par les pièces qu’avec les concerts proposés. Le 19 décembre 1988, c’est sur la rue Papineau que se fait le déménagement Dès 1989, un espace agrandi autorise plus d’inventivité scénique. Avec ses deux cents places, il est plus confortable pour les spectateurs et permet d’atteindre la rentabilité voulue. C‘est connu, la Licorne

Cette nouvelle configuration permet de produire deux cent cinquante représentations à quarante-cinq milles spectateurs. De plus, un laboratoire de création peut accueillir six auteurs en résidence. Ces derniers ajouteront leur pierre au répertoire du sixième art. Au fil de décennies, la philosophie de base n’a pas changé. Le public, plus que jamais, voit des pièces provocantes, divertissantes qui font réfléchir sur le monde autour. Après Jean-Denis Leduc, directeur fondateur de La Manufacture, Denis Bernard, en poste de 2009 à 2019, Philippe Lambert, en est le troisième directeur artistique et général. Du café-théâtre sur le boulevard Saint-Laurent angle Saint-Norbert, en passant par le premier édifice sur l’avenue Papineau, jusqu’au théâtre actuel. Le 30 septembre, un balado a été dévoilé célébrant les quarante ans et parcourant les moments marquants. Quatre décennies d’une dramaturgie vive, fougueuse et sans fards qui ne craint pas de poser les vraies questions.

https://theatrelalicorne.com/un-balado-sur-lhistoire-de-la-licorne/

À travers onze pièces cherchant, encore une fois, à stimuler les sens et l’intellect du public, cette année, le thème est Rien de trop beau. Pour l’occasion, des écritures, à la fois fortes et mordantes, rayonnent. Dans cet endroit qui demeure ce carrefour de circulation où foisonnent les idées et les projets. Philippe Lambert explique « Suite à tout ce qui s’est passé et avec ce retour en salles, il n’y a rien de trop beau pour vous, le public. Tout ce que nous allons présenter a été pensé, et réfléchi. L’énergie que nous y avons mise vous offrira une saison festive et intense. Il y a aussi une autre signification qui nous plaisait bien, c’est que les pièces que nous présentons ne sont ni lisses, ni parfaites dans le sens ou les œuvres qui sont proposées évoquent les coins sombres de nos sociétés, de notre humanité, cette façon de vivre ensemble pas toujours jolie ou très agréable. » L’atout principal est que l’auditoire, fidèle et curieux, vient au théâtre en connaissance de cause.

La saison 2021 a commencé en septembre avec Sarianne Cormier et Mythologie. Du 19 octobre au 13 novembre, place à Ulster American de David Ireland. Savoureuse comédie noire traduite par François Archambault et mise en scène par Maxime Denommée, elle réunit Frédéric Blanchette, David Boutin et Lauren Hartley. Supplémentaires les samedis 23 et 30 octobre, 6 et 13 novembre. Une dramaturge irlandaise montante, un acteur vedette d’Hollywood et un metteur en scène anglais bien établi sont réunis pour la création, à Londres, d’une pièce attendue. Mais leur première rencontre, à l’aube des répétitions, ne se déroule pas exactement comme prévu…

Du 25 octobre au 12 novembre, la production Ondinnok présente Nmihtaqs Sqotewamqol/La cendre de ses os. Texte et mise en scène de Dave Jenniss, avec Charles Bender, Nicolas Desfossés, Nicolas Gendron, Marilyn Provost et Roger Wylde. Trois ans après la mort de son père, Martin Kaktanish comprend qu’il est temps de retourner sur le territoire Wolastoqiyik (malécite) de ses ancêtres. L’homme-ours l’attend, le suit. Le décès paternel le hante encore. Son arrivée et la rencontre avec son frère ne se passeront pas sans heurt. Entre un monde réel et celui fabulé de l’animal, il comprendra que les cendres ne sont pas là où elles devraient être.

Du 23 novembre au 18 décembre, une production Simoniaques Théâtre propose Je suis un produit. Texte et mise en scène de Simon Boudreault, avec Éric Bernier, Alexandre Daneau, Louis-Olivier Mauffette, Houda Rihani et Catherine Ruel. Supplémentaires les fins de semaine des 27 et 28 novembre, 4 et 5 décembre. Jihane, immigrante marocaine dans la quarantaine, établie au Québec, peine à se trouver un emploi. Elle décroche finalement un poste dans une boîte de marketing, dirigée par Jeff, un président qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins, tant pour signer des contrats que pour reconquérir son ancienne amoureuse, un entrepreneur dans le vent.

Du 16 novembre au 17 décembre, Les 5 à 7 de la Licorne. Inspirés du concept écossais A Play, A Pie and A Pint, ces 5 à 7 sont vite devenus incontournables créant, à chaque fois, des moments ludiques et informels forts appréciés par l’auditoire. Preuve que réunir théâtre, bière et bouffe, le temps d’une heure, est une formule gagnante ! C’est Manipuler avec soin du théâtre Bistouri qui brise la glace. Sur scène, Carolanne Foucher, Simon Lacroix et Simon Landry-Désy. Fragile et désorientée dans ses relations amoureuses, Josianne se prend en main et se fait poser une alarme corporelle qui sonne lorsqu’elle se retrouve dans une situation intime inconfortable. Un soir, elle ramène David chez elle. Les deux veulent vraiment baiser, mais Josianne sonne sans arrêt ! Qu’est-ce qu’on fait quand la technologie lâche ? On appelle le service à la clientèle.

Du 18 janvier au 26 février 2022, Catherine Léger présente son adaptation libre et contemporaine de Deux femmes en or, dans une mise en scène Philippe Lambert, avec Charlotte Aubin, Isabelle Brouillette, Sophie Desmarais, Steve Laplante et Mathieu Quesnel. Cette comédie érotique a été écrite en 1970 par Claude Fournier et Marie-José Raymond. En congé de maternité et hantée par un bruit étrange qu’elle semble seule à entendre, Violette entreprend d’interroger sa voisine Florence. Cette dernière, en arrêt de travail, a pour sa part décidé de suspendre sa prise d’antidépresseurs. Nouvellement amies, flanquées de conjoints absents, infidèles ou carrément dans la brume, elles décident de briser la monotonie du quotidien et de prendre en main leur propre plaisir ! Jusqu’où les mènera cette quête d’affranchissement ?

Du 14 février au 11 mars, Le nœud, une production d’Écoumène, avec Marie-Joanne Boucher et Édith Paquet, la pièce met en scène la mère d’un garçon de onze ans et son enseignante dans une ambiance est tendue. La première désire savoir ce qui a poussé son fils à s’enlever la vie. La seconde, secouée et confuse, tarde à l’éclairer.

Du 8 mars au 2 avril, Les murailles, une production de La Messe Basse, Erika, jeune poète ayant grandi sur la Côte-Nord, se rend dans un campement du barrage La Romaine, où travaille son père. Déterminée à comprendre la réalité de cet homme qui lui a manqué toute son enfance et qu’elle désire connaître davantage, elle s’introduit, ouverte et curieuse, dans le quotidien bouillonnant de ces ouvriers qui ne retrouvent leurs foyers que pour les vacances. Elle y découvre un monde à part, rude et nordique, mais également animé et chaleureux, surprenant d’humanité.Avec Philippe Cousineau, Gabriel Cloutier Tremblay, Éva Daigle, Jacques Girard et Erika Soucy.

Du 21 mars au 8 avril, le Trident produit Ce qu’on respire sur Tatouine, adaptation et mise en scène d’Olivier Arteau, avec Stéfanelle Auger, Olivier Forest et Marc-Antoine Marceau. La route est longue d’un sous-sol de Repentigny jusqu’à la planète Tatouine. Surtout si l’on passe par le Super C, Central Park et le seizième étage d’un hôpital. Pour l’esprit obsessif, rêveur et décalé du narrateur, ces détours sont autant d’aventures salutaires. Cette œuvre porte un regard empathique et extrêmement lucide sur les petites douleurs de la vie.

Du 19 avril au 13 mai, une production théâtre de la Marée Haute, dans une mise en scène de David Strasbourg, Vermine radieuse, avec Anne-Marie Binette, Michel-Maxime Legault et Sylvie Moreau, expose Julie et Oli qui attendent un enfant. Ils veulent quitter leur taudis, mais n’en ont pas les moyens. L’occasion inespérée se présente quand le jeune couple reçoit une lettre de Miss Dee. Dans le cadre d’un nouveau programme d’accès à la propriété, ils ont été choisis pour devenir propriétaires d’une maison de rêve !

Du 26 avril au 8 mai, une production Black Theatre Workshop, avec Jean Bernard, Jenny Brizard, Gloria Mampuya, Anie Pascale, Schubert Pierre-Louis et Gregory Yves, Pipeline, qui soulève des questions importantes. Nya, mère monoparentale, enseigne dans une école secondaire publique située au cœur d’une grande ville. Convaincue de l’importance d’une bonne éducation, elle se dédie à la réussite de ses étudiants malgré les conditions parfois difficiles et à celle d’Omari, son fils adolescent, pensionnaire dans une école privée.

Du 3 au 20 mai, retour des 5 à 7 avec Fondant de Pascale Marineau, avec Marianne Dansereau et Marc-André Thibault. Dans une pâtisserie de quartier, une employée et un client s’observent, échangent, rigolent et passent le temps. Tout à coup, une tempête chamboule cette ambiance à la fois sucrée et délicate. Le service à la clientèle a ses limites lorsque le client se montre insistant. Le small talk peut-il couvrir tous les malaises ? À cheval entre la comédie et le suspense psychologique. Une pièce où le rire dissimule l’imprévisibilité de la nature humaine.

Toutes les productions diffusent conjointement avec La Manufacture.

Suite aux récents allègements sanitaires, il est, à nouveau, possible, sans distanciation sociale, d’accueillir à pleine capacité, tout en conservant plusieurs mesures de sécurité. Philippe Lambert confirme « Nous sommes maintenant de retour en mode admission générale, selon le principe du « premier arrivé, premier servi.  Grâce à ces assouplissements, de nombreuses places se libèrent et sont en vente dès aujourd’hui pour tous les spectacles. L’abonnement, à partir de trois pièces ou plus, permet aux spectateurs de faire des économies substantielles sur le prix à la carte des billets. Pour vous abonner, contactez la billetterie ou abonnez-vous en ligne, c’est simple et rapide. »

Théâtre la Licorne
4559, Papineau
Montréal
(514) 523-2246
https://theatrelalicorne.com

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