Salle Bourgie : Chant et piano.

Le baryton Benjamin Appl et le pianiste Eric Lu, deux artistes remarquables, deux interprètes captivants, joignent leurs forces dans ce programme riche en émotions qui s’inscrit dans l’An 1 de l’intégrale des lieder de Frantz Schubert.

Par Corinne Bénichou

Jeudi 13 février 2025 à 19h30, pour leur première présence ensemble, Benjamin Appl et Eric Lu interprètent Schwanengesang (Le chant du cygne]) D. 957 de Schubert (1797-1828) ainsi que An die ferne Geliebte (À la bien-aimée lointaine) opus 98 de Beethoven (1770-1827), qui date de quelques années auparavant. Le premier comprend les quatorze derniers lieder de Schubert, composés à la fin de sa vie, tandis que le second est l’un des premiers chefs-d’œuvre dans ce genre. Schubert vouait envers son aîné une immense admiration. Des thèmes tels que la solitude et le désespoir présents dans An die ferne Geliebte se retrouvent plus tard chez Schubert. L’écoute de ces deux œuvres lors d’une même soirée s’avère être une expérience fascinante.

Salué par le Financial Times comme l’un des récitalistes les plus prometteurs actuellement et acclamé par la Süddeutsche Zeitung pour sa palette de couleur presqu’infinie, le baryton allemand Benjamin Appl s’est rapidement fait connaître comme l’un des interprètes du lied les plus intéressant de sa générations. Après des études à Munich puis à la Guildhall School of Music à Londres, il fut le dernier élève du célèbre baryton Dietrich Fischer-Dieskau, qui eut une influence considérable sur sa carrière. Très en demande en récital auquel il se consacre en priorité, on a pu l’entendre dans des salles prestigieuses en Europe et en Amérique du Nord, telles que Wigmore Hall, Carnegie Hall, la Philharmonie de Paris et la Elbphilharmonie. Il a également collaboré avec des chefs tels que Klaus Mäkelä, Ton Koopman, Yannick Nézet-Séguin, Hervé Niquet et Paavo Järvi, parmi plusieurs autres. Il possède une discographie grandissante, et son premier album Winterreise de Schubert, paru en 2021, chez Alpha Classics, a connu un énorme succès.

Le pianiste américain Eric Lu fut propulsé sur la scène internationale en 2015, alors qu’il était, à dix-sept ans, l’un des plus jeunes lauréats du concours Chopin. Récipiendaire du premier prix au prestigieux concours Leeds en 2018, suivant ainsi les traces de Murray Perahia et de Radu Lupu, il s’est vu décerner la prestigieuse bourse de carrière Avery Fischer en 2021. BBC Magazine écrit à son sujet que son jeu est dans une classe à part et qu’il occupe une place laissée vacante depuis la retraite de Radu Lupu. Ce type de sensibilité et d’intuition émotionnelle est chose peu commune, surtout lorsqu’elle est servie par une telle technique, avec une sonorité richement chantante et une délicate fluidité des doigts. The Guardian souligne également y voir un pianiste exceptionnel capable de produire un legato limpide d’une beauté déchirante. Depuis ces succès, sa carrière est en pleine ascension. Il a collaboré avec des orchestres prestigieux, dans des salles d’envergure. Eric Lu a enregistré en 2022, pour Warner Classics, en exclusivité, son plus récent album entièrement consacré à des œuvres de Schubert.

Salle Bourgie
1339 Rue Sherbrooke Ouest
Montréal
(514) 285-2000
https://www.mbam.qc.ca/fr/salle-bourgie

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