Société d’histoire et de généalogie de l’île Jésus : Les générations et l’immigration

Vous désirez savoir d’où vous venez ? Lancez-vous à la recherche de vos ancêtres. Vous pourriez retracer jusqu’au premier de votre lignée à avoir foulé le sol de la Nouvelle-France, parfois au-delà ! Qu’il se soit installé à Québec, à Trois-Rivières, ou à Montréal, il a fondé une famille, votre famille !

Par Corinne Bénichou

En marchant sur ces traces, vous vivrez et comprendrez la vie de cette époque. Qui était votre aïeul ? Un brigand, un coureur des bois, un notable, peu importe, c’est votre ascendant. Ce dernier a une histoire, la vôtre ! Établir sa généalogie c’est reconstituer à travers les siècles la succession des générations. Il faut savoir que c’est à partir des trois mille immigrants français répartis le long de la vallée du Saint-Laurent que le peuple québécois s’est créé !

Il n’est pas nécessaire d’avoir de la parenté ayant vécu à Laval pour connaître votre arbre généalogique. Grâce aux répertoires de baptêmes, de mariages et de décès compilés dans tous les centres, relatifs au Québec, à l’Ontario et à l’Acadie, un grand éventail de recueils de livres, sur les paroisses et les régions, est disponible. « Les gens qui désirent rechercher leurs ancêtres, peut importe leur provenance, peuvent obtenir de nos services, ces renseignements. » assure madame Vicky Onufriu, membre du Conseil d’Administration et historienne. « La première étape est de grouper les informations connues, les mettre en ordre, aller voir vos parents, grands-parents et arrière grands-parents, leur poser des questions, activer leurs souvenirs. À partir de là, nous pouvons vous aider à remonter le temps. » ajoute cette femme passionnée.

Les trois types de généalogie sont l’ascendante ou linéaire, l’ascendante totale et la descendante totale. La première consiste à partir du probant et à remonter dans le temps pour retrouver le premier ancêtre. Vous pouvez remonter entre dix et treize générations pour un seul arrivé au Canada sous le régime français. Vous devez partir du connu pour aller vers l’inconnu. La deuxième regroupe toutes les lignées d’un probant jusqu’aux individus de la première génération installée au pays. La dernière se fait à partir du premier ancêtre vers le présent pour établir toute sa descendance.

La filiation est la transmission d’une personne descendant d’une autre. Il y en a trois : l’Agnatique patronymique ou directe, du côté paternel. Elle remonte les générations de fils en père, de père en grand-père, etc. Il faut remonter jusqu’au premier porteur. L’Utérine ou maternelle va de fille en mère. Le nom de famille varie d’une génération à l’autre. La Cognatique, elle, tient compte aussi bien des hommes que des femmes. Une suite de générations formées par deux lignées directes issues d’une même personne. La recherche se fait, de génération en génération, à la fois par les hommes et par les femmes de votre ascendance. Pour avoir accès gratuitement à toutes ces ressources, vous devez être membre de l’organisme.

www.archives-histoire-laval.org/devenir-membre

Concernant les balbutiements de la colonisation française, madame Vicki Onufriu explique : « Laval, ce n’est pas uniquement des centres d’achats, des bungalows et des condos. Son histoire est riche, ancienne mais méconnue. En 1636, avant même la fondation de Montréal, le régime seigneurial est le mode de gestion pour coloniser le territoire. Le roi de France, Louis XIII, octroie de grandes parcelles de terre à des membres de la noblesse, à des gens qu’il voulait récompenser pour leurs services ou à des organisations religieuses. Subdivisées en concessions, elles sont distribuées aux colons français qui en faisaient la demande. Ces derniers devaient y construire leur maison et faire fructifier la terre, tout en gardant une part de leur récolte au seigneur à qui ils avaient prêté serment de fidélité. Le roi a également offert un terrain à la Compagnie de Jésus, d’le nom de l’île, en hommage aux Jésuites. Contrairement aux seigneurs, ils n’ont jamais coloniser les terres, leur objectif, à ce moment là, était d’évangéliser les peuples autochtones. Après plusieurs décennies, la Seigneurie a été donnée au conseiller et secrétaire royal, François Berthelot. Celui-ci la cède, trois ans après, à François Montmorency de Laval, évêque de Québec, en échange de l’île d’Orléans. Entre 1680 et 1854 (date de l’abolition du régime seigneurial), l’île est la propriété du séminaire de Québec. »

Il faut attendre la fin du dix-septième siècle pour que des colons français s’installent sur la pointe Est de l’île Jésus, dans ce qui allait devenir, quelques années plus tard (en 1702), la première paroisse catholique nommée Saint-François-de-Sales. Le territoire est alors entièrement, ou presque, occupé par la forêt. Malgré son climat favorable (le temps y est plus doux que dans la région de Québec), elle n’est peuplée que tardivement par les Français, c’est, entre autres, en raison de la menace iroquoise. La confédération y mène des attaques.

L’histoire canadienne conserve un vif souvenir de ce qu’elle a appelé le massacre de Lachine. Il est savoir qu’une tragédie semblable, à plus petite échelle, a mis une halte temporaire au peuplement de la nouvelle paroisse. Entre 1692 et 1698, la population coloniale de l’île Jésus passe de quarante-neuf à treize. « À la fin des années 1670, les premiers à s’y établir sont Olivier Charbonneau, Guillaume Labelle, Michel Bisson et Léonard Éthier. » La Grande Paix de 1701 permet aux colons de rester en territoire autrefois hostile. Les autorités françaises en profitent, les terres sont concédées assez rapidement et le défrichage qui en suivra devait changer à jamais le paysage lavallois.

Entre 1800 et 1850, les Anglophones protestants, venant principalement de l’Angleterre, de l’Irlande et de l’Écosse, appartenaient à la troisième génération évincée de leur pays. « Il y a d’abord eu ceux qui sont venus pendant la période de la Nouvelle France, puis, juste après la conquête, la fonction publique et les soldats sont arrivés dans la colonie, suivis des loyalistes refusant la révolution américaine. » Ces agriculteurs aisés et éduqués ont été obligés de s’expatrier. Le mouvement d’expropriation, organisé par les propriétaires terriens qui voulaient en faire des pâturages pour leurs moutons ou exploiter eux-mêmes la terre, en est la cause.

Au cours des décennies, la croissance démographique et le phénomène des successions familiales ayant engendré un important morcellement des terres, les gens s’établissent sur des lots de plus en plus étroits qui donnent naissance aux premiers hameaux. Aussi, à partir de 1800, assiste-t-on à l’émergence d’une société d’artisans et de négociants, avec l’arrivée de professionnels dans les nouveaux regroupements villageois. Dès lors, l’activité économique, d’abord centrée sur une agriculture de subsistance, se diversifie.

Société d’histoire et de généalogie de l’île Jésus
4290, boulevard Samson
Laval
(450) 681-9096
https://archives-histoire-laval.org

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