Jusqu’au 11 juin 2017
La plus grande exposition jamais consacrée à Marc Chagall (1887-1985) au Canada, traite pour la première fois de l’omniprésence de la musique dans sa vie. Plus de quatre cent quatre vingt six documents dont trois cent quarante œuvres (tableaux, collages, aquarelles, sculptures, costumes vitraux et céramiques) montrent combien la musicalité imprègne son univers esthétique et artistique.
Par Corinne Bénichou
L’exposition met surtout en lumière ses créations pour la scène, dont une cinquantaine de costumes rarement ou jamais présentés, ainsi que des décors pour les ballets Aleko (1942), des tableaux comme L’Oiseau de feu (1945), Daphnis et Chloé (1958), La Flûte 
enchantée (1967) et L’Atmosphère de la maison d’une grandeur de deux mètres, des photographies et des extraits musicaux, dans une scénographie originale complété par un important corpus documentaire incluant des films. Le prêt exceptionnel du décor monumental pour le théâtre d’art juif de Moscou (1920), en provenance de Russie, constitue une première canadienne.
Entièrement sonorisée celle-ci s’accompagne de dispositifs multi media, dont une projection en très haute définition, 
conçue spécialement par le Lab de l’institut culturel de Google à Paris, qui permet d’observer en musique la splendeur et la minutie du détail du célèbre plafond de l’opéra de Paris au palais Garnier.
Ce projet à long terme, d’une telle dimension, est ambitieux, complexe et spectaculaire grâce à des recherches très importantes en amont. C’est le résultat de nombreux efforts combinés (prêts de divers musées internationaux, légataires de l’artiste et garantes de la fondation).
Le violon, instrument emblématique de l’âme juive fait partie du folklore de l’enfance de Chagall à Vitebsk (l’actuelle Biélorussie) qui l’a nourrit toute son existence. Il représente autant ses racines culturelles et religieuses que l’exode volontaire ou forcée de tout un peuple. D’ailleurs, un des Violons de l’espoir, provenant des camps de concentration, a été réhabilité et est présenté.
D’après ses petites filles, Bella et Meret Meyer, la force de la culture et de la liberté est indispensable et nécessaire. Il est ici célébré la poésie, la créativité et la paix, lègue inspirant de leur grand-père.
C’est une expérience humaine, artistique et immersive que vous allez découvrir et partager. Vous allez également porter un nouveau regard sur les créations de l’artiste. Un voyage dans le temps pour les yeux et les oreilles.
En onze salles, vous passerez du théâtre (vidéos sur le fondateur Solomon Mikhoels et plusieurs tableaux) aux céramiques en passant par des dessins, des lithographies, la tapisserie Les Arlequins en laine et coton (dont le point de départ 
est une gouache), des toiles religieuses évoquant la communauté 
hassidique (La naissance, Le violoniste vert), des costumes de scène, des poèmes, Pouchkine, les années parisiennes, les amitiés avec Picasso et Apollinaire, des sculptures ainsi que de 
somptueux vitraux (après une visite en Grèce) et leur lumière méditerranéenne, entre autres, La tribu de Gad (1960) et Le songe de 
Jacob (1966), le plafond de l’opéra de la ville lumière accompagné du Philarmonique de Paris interprétant Bizet, Debussy et Verdi, un bouquet de rêves, un hommage aux créateurs d’opéras. L’expérience scénique s’achève avec Mozart et La flûte enchantée.
Ce peintre de l’exil incarne le Juif errant d’une guerre mondiale à l’autre. L’événement est dédié aux époux et grands mécènes Michal et Renata Hornstein, rescapés de l’Holocauste, ainsi qu’à toutes ses victimes.
Musée des beaux-arts
1380, Sherbrooke Ouest
Montréal
(514) 285-2000
www.mbam.qc.ca