L’autre côté de novembre de Maryanne Zéhil

Avec Arsinée Khanjian, Pascale Bussières, Rais Haidar, Béatrice Moukhaider et Marc Labrèche.

autre côté novembreLéa (A. Khanjian) est une neurochirurgienne vivant au Québec et Layla (A. Khanjian) est une couturière vivant dans un village éloigné au Liban. Un jour, la mémoire de l’une et de l’autre commence à défaillir. Chacune à sa manière, elles vont remonter le temps jusqu’à une certaine nuit de novembre. Que s’est-il passé ? Qui sont-elles l’une par rapport à l’autre ? Qui est cette femme surgissant du passé que les deux semblent avoir connue ?

Durée : 1h19
Distribution : K-Films Amérique
En salles depuis le 21 avril 2017

Par Corinne Bénichou

Qui seriez-vous aujourd’hui si, quelques années auparavant, vous n’aviez pas choisi le chemin que vous avez emprunté ? Une autre personne dans une autre vie. Complètement. Définitivement. Irrévocablement.

Ce drame psychologique, qui met en scène deux vies parallèles, deux amies au Liban en 1974, débute avec un événement grave mais la réalisatrice (De ma fenêtre sans maison, La vallée des larmes) réussit à garder un certain suspens pendant une bonne partie de son long métrage qui fait, à nouveau, référence au déracinement et à la mémoire. Elle oppose aussi l’évolution des grandes villes comme Beyrouth à des régions plus pauvres et plus éloignées.

La talentueuse Arsinée Khanjian interprète, à la fois, Léa Thomas, neurochirurgienne, femme moderne et indépendante, mais qui a de la difficulté à laisser son passé derrière elle, sa cicatrice à la main le lui rappelle régulièrement et Layla, couturière, mère de plusieurs enfants, dans un petit village libanais, soumise aux caprices d’une femme fortunée de la capitale. Deux entités complètement différentes tant humainement que socialement. L’actrice s’est sentie interpellée par l’histoire qui lui était proposée, étant elle-même, une exilée ! Le seul lien entre ces deux êtres est l’amie d’enfance mariée de force à un époux violent. De plus, l’allégorie, en forme de dénie (la course matinale versus la fuite dans les bois), renforce le sentiment de détresse de la protagoniste.

Ce film est un cri d’amour pour ses personnages autant que pour son pays d’origine.

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