Le démantèlement de Sébastien Pilote

Avec Gabriel Arcand, Gilles Renaud, Lucie Laurier, Sophie Desmarais, Johanne-Marie Tremblay et Dominique Leduc.

démentèlementUn éleveur de moutons (G. Arcand) vit seul dans une ferme, qu’il a héritée de son père, depuis que ses filles (L. Laurier, S. Desmarais) sont parties s’installer à Montréal. Dans cette région reculée, la crise économique contraint de plus en plus les paysans à céder leurs propriétés, mais lui résiste car sa ferme est sa seule raison de vivre, jusqu’au jour où son aînée, acculée par des problèmes financiers, lui demande de l’aide. L’homme, chez qui le sentiment de paternité est particulièrement développé, va tout faire pour l’aider…

Durée : 1h51
Distribution : Films Séville
En salles depuis le 15 novembre 2013

Par Corinne Bénichou

Son précédent long métrage, Le Vendeur, s’attardait sur le personnage interprété par Gilbert Sicotte. Ici le réalisateur récidive avec un scénario simple mais efficace et séduit par son traitement sobre et rempli d`émotion.

Paraphraser du Père Goriot de Balzac, roman français inspiré du  Roi Lear de Shakespeare, la triste histoire de cet éleveur de moutons met en scène la réalité paysanne en région. Elle raconte surtout l’amour inconditionnel qu’un père porte à ses filles et qui l’amène à vendre ses biens, le travail d’une vie. De façon contradictoire, le déchirement de la séparation est aussi douloureux que libérateur.

Le jeu subtil de Gabriel Arcand, trop rare au cinéma, est à la fois minimaliste, intense et touchant. Ses silences éloquents augmentent la puissance de son interprétation. Gilles Renaud, en ami fidèle et sensible à la condition de cet homme, offre une belle performance. Les présences des actrices Lucie Laurier, Sophie Desmarais, Johanne-Marie Tremblay et Dominique Leduc renforcent le propos en douceur et en réalisme.

Les images, tournées en 35 mm, à Hébertville et dans les alentours au Saguenay, la trame sonore (Serge Nakauchi-Pelletier), la direction photo (Michel La Veaux), le rythme lent nécessaire, la beauté naturelle des lieux, l’humanité et  la profondeur d’âme du récit en font une œuvre vraiment réussie.

Prix du meilleur film octroyé par la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques de la Semaine de la critique au festival du Cannes 2013

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