Christine, la reine-garçon de Michel Marc Bouchard

Jusqu’au 8 décembre 2012

Mise en scène de Serge Denoncourt

Avec Catherine Bégin, Céline Bonnier, David Boutin, Éric Bruneau, Louise Cardinal, Jean-François Casabonne, Mathieu Handfield, Robert Lalonde, Magalie Lépine-Blondeau et Gabriel Sabourin.

christineSuède, au château d’Uppsala, 1649. La reine Christine (C. Bonnier) aussi peu avantagée par la nature que séduisante, dotée d’un esprit aussi érudit que libertin, invite le philosophe français René Descartes (J-F. Casabonne) « Je pense donc je suis » à sa cour afin qu’il lui enseigne le mécanisme des passions primitives de l’âme.

Par Corinne Bénichou

Reine à dix-huit ans avant d’abdiquer dix ans plus tard, cette femme connaît un destin hors normes. Plus masculine que féminine, cet électron libre, qui toute sa vie s’est aliénée la noblesse par ses excentricités et son mépris des convenances, devra choisir entre sa foi et son savoir, son attirance pour une femme et l’État qui exige un héritier, avant de s’acheminer vers sa propre vérité.

Cette création, est inspirée de la vie de l’incandescente Christine de Suède. Michel Marc Bouchard aborde, pour la première fois, un personnage historique et, comme toujours, il y croise avec humour la critique sociale et le lyrisme.

Quant à Serge Denoncourt, il  renoue, pour la cinquième fois, avec l’univers de l’auteur pour porter à la scène, tout en sobriété, le destin atypique de cette femme élevée comme un garçon (d’où le titre) qui, au nom de la liberté, a transgressé toutes les règles.

Autour de Céline Bonnier, dont la prestation est impeccable, une distribution irréprochable. Chacun y est à sa place : Le vaniteux jaloux, l’amoureux transit, l’intrigant, la belle, le conseiller manipulateur, l’érudit et  la vieille garde.

Une musique tonitruante pour commencer cette aventure (d’une durée de 2h20 avec entracte) forte, intelligente, drôle, moderne, impertinente, mais aussi rigoureuse (la période choisie est l’hiver) et cruelle.

La lumière est crue, les décors austères définissent bien l’époque luthérienne tout comme les costumes de François Barbeau, aussi somptueux qu’imposants, avec pour couleur dominante, le noir (métaphore de l’attitude générale des nantis envers le progrès et le savoir). L’univers charnel, chargé de passions, de drames, de manigances et d’érotisme est porté par un texte riche et audacieux.

L’intégral de la pièce est paru aux éditions Leméac.

THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE
84, Sainte-Catherine Ouest
Montréal
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