Jocaste reine de Nancy Huston

Jusqu’au 30 mars 2013

Mise en scène de Lorraine Pintal
Une coproduction du Théâtre du Nouveau Monde et du Théâtre de la Bordée

Avec Hugues Frenette, Claire Gignac, Maryse Lapierre, Marianne Marceau, Louise Marleau, Monique Mercure, Jean-Sébastien Ouellette, Hubert Proulx et Éric Robidoux.

jocaste« Tu tueras ton père et épouseras ta mère. » C’est le sort annoncé par l’oracle de Delphes à Œdipe (J.-S.Ouellette), fils de Jocaste (L. Marleau) et de Laïos, d’après le mythe, un des plus revisités depuis la Grèce antique. Mais cette femme, qu’Œdipe a aimée pendant vingt ans, pourquoi renoncerait-elle  aux plaisirs de la vie à deux en apprenant qu’elle a épousé son fils ? Si elle choisissait de voir au-delà des mots ?

Par Gabrielle Lamontagne-Hallé

Le spectacle s’ouvre sur une très belle scène d’amour. Question d’apaiser des craintes de la reine, qui voit les signes de l’âge la rattraper, son époux, de vingt ans son cadet,  se lance dans une tirade amoureuse. Une ode à la beauté et à la sensualité de la maturité que les femmes ne seront pas près d’oublier. Les entrelacements qui s’ensuivent au sol sont beaux et soigneusement chorégraphiés, comme l’est une bonne partie de la mise en scène d’ailleurs.

Il faut dire que les accompagnements musicaux et chantés de Claire Gignac sur scène ont le mérite de rythmer et de ponctuer plusieurs moments forts de la pièce. Le coryphée à l’humour grinçant et aux expressions colorées imaginé par Nancy Huston a lui aussi un je-ne-sais-quoi qui empêche la mise en scène de trop verser dans la tragédie, comme le permet pourtant ce mythe repris par Sophocle.

Si l’excellente performance de l’ensemble de la distribution et le jeu particulièrement rafraîchissant des deux filles (Maryse Lapierre, Marianne Marceau) sont à souligner, c’est sans équivoque le duo plus que convainquant formé par Jean-Sébastien Ouellette et Louise Marleau qui prend aux tripes.

Nancy Huston a voulu, comme l’avait fait la dramaturge brésilienne Mariana Percovich dans un texte présenté à l’Espace Libre en mars 2011, donner une voie à la femme du mythe et à son désir, que les auteurs masculins ont toujours évité d’évoquer.

Avec des personnages féminins forts et très présents, cette pièce est bel et bien un hommage à la maternité et à tout ce qu’elle a de plus beau. Une production qui tombe à point pour la date du 8 mars, Journée internationale de la femme.

THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE
84 rue Sainte-Catherine Ouest
Montréal
(514) 866-8668
www.tnm.qc.ca

 

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