Stoker de Park Chan-Wook

Avec Mia Wasikowska, Matthew Goode, Nicole Kidman, Dermot Mulroney, Lucas Till et Jacki Weaver.

stokerPapa vient à peine de mourir que déjà, l’oncle Charlie (M. Goode) emménage dans la maison. Cet homme séduisant a tôt fait de mettre tout le monde dans sa poche, dont maman (N. Kidman) qui ne tarde pas à succomber à son charme. Mais India (M. Wasikowska) n’est pas dupe. Elle sent que quelque chose cloche chez lui. Il est trop gentil, parfait et attentionné. Cette personne qui lui était inconnue jusqu’à tout récemment vient la chercher à l’école et la défend contre les mauvais garçons. Même lorsqu’elle trouve des indices l’incriminant, la jeune femme préfère se taire, trop envoûtée par son nouvel oncle.

Durée : 1h39
Distribution : 20th Century Fox
En salles depuis le 15 mars 2013

Par Maude Ringuette Vachon

Délicieusement mauvais ! Park Chan-Wook réalise son premier film en sol Nord-américain. Il est connu pour sa trilogie sur la vengeance, Sympathy for Mr. Vengeance (2002), Oldboy (2003) et Lady Vengeance (2005). Ses thèmes favoris sont évidemment de retour, vengeance, inceste et sexualité refoulée sont au menu.

Wentworth Miller, qui a joué dans la série Prison Break (2005-2009), voit ici son scénario porté au grand écran. Erin Cressida Wilson (Chloe, 2009 et Secretary, 2002) a aussi contribué à ce petit bijou.

L’histoire n’est peut-être pas originale, mais certaines des répliques des protagonistes principaux vaudraient la peine d’être encadrées et le traitement particulier du réalisateur coréen donne une nouvelle vie à un sujet trop souvent abordé.

Le film ne comporte qu’une faille, finir beaucoup trop vite. Mia Wasikowska (Jane Eyre, 2011 et Restless, 2011) est déroutante, effrayante, parfaite dans le rôle de la jeune fille troublée aux goûts sanglants. Nicole Kidman prouve que, malgré une tonne de botox et de chirurgie esthétique, la diva peut encore surprendre. Le rôle de la mère frivole et égoïste lui va comme un gant. Quant à Matthew Goode… Qui est-il ? Il a été vu dans Watchmen (2009) et A Single Man (2009), mais il ne brillait pas par son talent. Ici, c’est le contraire. Une véritable révélation. L’intensité de son regard est déroutante et par moment impossible à soutenir. Tant de retenue et quelques secondes plus tard, tant de folie. Brillant.

Avec ce long métrage, le cineaste asiatique entame avec force sa carrière aux États-Unis.

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