La Haute Société (Café Society) de Woody Allen

Avec Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Jeannie Berlin, Corey Stoll, Blake Lively, Stephen KunkenKen Stott et Parker Posey.

café societyNew York les années 30. Coincé entre des parents conflictuels (J. Berlin /K. Stott), un frère mafieux (C. Stoll) et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman (J. Eisenberg) a le sentiment d’étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil (S. Carell), puissant agent de stars, accepte de l’engager comme coursier. Il ne tarde pas à tomber amoureux, malheureusement, la belle (K. Stewart) n’est pas libre et il doit se contenter de son amitié jusqu’au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l’horizon s’éclaire pour et l’amour semble à portée de main…

Durée : 1h36
Distribution Métropole Films
En salles depuis le 29 juillet 2016

Par Corinne Bénichou

Comme à son habitude, le réalisateur (Vicky Cristina Barcelona, Magie au clair de lune, Blue Jasmine, Minuit à Paris, L’homme irrationnel) offre un scénario original pour ce drame romantique.

Ce dernier s’attarde, cette fois, sur un triangle, voire un quatuor si vous incluez Blake Lively alias Vénonica dans l’équation. Les traits d’esprits et le jeu constant entre ces milieux sociaux (New York/Los Angeles) à l’indigence amoureuse permettent de malmener gentiment les facettes de ce charme contemporain sans oublier sa passion, le jazz, le rapport humoristique lié à sa confession religieuse et Dieu. Finalement, le destin a toujours le dernier mot !

La capacité du prolifique cinéaste (cinquante œuvres à son actif) à explorer la même ligne de pensée sans pour autant raconter la même histoire tient du talent de cette légende de quatre vingt ans. Qu’il change de genre, de ville ou d’acteur, son cinéma est reconnaissable. C’est la raison pour laquelle le public y retourne à chaque fois. Cette constance motive sa fidélité.

La mise en scène habile donne à l’écran une fausse légèreté emplie d’élégance dans une atmosphère dotée de réflexions philosophiques sous formes de blagues misant sur des répliques vives et le plaisir des intrigues. De plus, le talent narratif  du réalisateur rehausse les tribulations de son incarnation (qui pourrait être son petit fils) entre le Bronx et Beverly Hills.

Autre atout, le film est visuellement beau grâce au directeur photo (trois Oscar), Vittorio Storaro (Apocalypse Now) qui a su recréer l’ambiance de cette période que Woody Allen aime tant. D’ailleurs, la reconstitution (décors de Santo Loquasto) est impeccable.

Après ses récentes escapades européennes,  le réalisateur revient dans l’univers américain entre la Grosse Pomme et la Cité des Anges !

Le couple Stewart/Eisenberg est plaisant mais le monsieur excelle dans les rôles secondaires. Ici c’est la famille, en particulier la mère interprétée par Jeannie Berlin et le beau-frère communiste sous les traits de Stephen Kunken, des personnages vraiment exquis !

Cette œuvre réussie, constitue une charmante comédie dramatique dont le caractère dérisoire des existences évolue dans le flot inexorable du temps qui passe !

Allen a retrouvé la forme. Sa Haute Société est un vrai divertissement qui mettra certainement le spectateur de bonne humeur.

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