Téhéran Tabou d’Ali Soozanedeh

Avec Farhad Abadinejad, Sasan Behroozian, Zahra Amir Ebrahimi,Elmira Rafizadeh, Arash Marandi, Bilal Yasar, Negar Nasseri, Payam Madjlessi, Morteza Tavakoli et Alireza Bayram.

téhéran tabooTéhéran, une société schizophrène dans laquelle le sexe, la corruption et la prostitution coexistent avec les interdits religieux.
 Dans cette métropole grouillante, trois femmes de caractère et un jeune musicien tentent de s’émanciper en brisant les tabous.

Durée : 1h37
Distribution : AZ Films
En salles depuis le 16 mars 2018

Version originale sous-titrée en français.

Par Corinne Bénichou

Le réalisateur/scénariste de ce film d’animationaffirme qu’en Iran, les prohibitions juridiques et les restrictions morales façonnent le quotidien. Mais, dès que la sexualité est réglementée, les gens trouvent toujours comment contourner les interdits. À ce jeu-là, les Iraniens se montrent très créatifs. L’absence de liberté les pousse à avoir une double vie, un double standard de valeurs. Dans leur vie sociale, ils font preuve d’une austérité de façade. Dans leur vie privée, le sexe, l’alcool, les drogues sont parfois sans limite. Ce qui entraîne de nombreuses complications pouvant conduire à des situations absurdes. Selon lui, briser les tabous, c’est protester !

Malgré son exil en Allemagne depuis vingt ans, le cinéaste reste accroché à son pays d’origine comme à ses pratiques humaines et sociétales. Dans ce sens, il offre son premier long métrage dans lequel les protagonistes se croisent sans vraiment se connaître. Chacun ayant un secret, aucun d’entre eux ne s’attarde au sort de l’autre. Ils restent donc prisonniers de leur condition à l’exception, peut-être, du jeune musicien !

Préserver les apparences, éviter les regards inquisiteurs et les oreilles indiscrètes, c’est la principale préoccupation des personnages de Téhéran Tabou,

Cette chronique urbaine sombre montre à quel point le peuple iranien, plus particulièrement les femmes représentées, ici, par trois protagonistes de milieux différents, est asphyxié par un régime totalitaire islamique.

L‘approche frontale du cinéaste l’a obligé à utiliser la technique de la rotoscopie. Cette forme d’animation, très réaliste, sert bien le propos comme il l’a déjà fait pour l’excellent Valse avec Bachir d’Ari Folman, il y a dix ans !

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