La 34e édition a connu une réelle effervescence en rassemblant plus de onze mille personnes, soit vingt-cinq pour cents plus élevé qu’en 2017 avec une fréquentation des lieux majorée de soixante pour cents.
Corinne Bénichou
Elle était parrainée par Vickie Joseph et Ben Marc Diendéré, deux personnalités du monde des affaires et des communications,
Les invités internationaux, les tables rondes, les soirées festives au Baobar, la participation des festivals partenaires et la riche programmation ont fait le succès du festival et annoncent une prometteuse 35e édition.
« La Francophonie de demain, c’est l’Afrique. Vues d’Afrique est fier d’être un vecteur privilégié de cette francophonie, du Québec jusqu’au continent africain et aux pays créoles. Vues d’Afrique souhaite perpétuer son rôle rassembleur dans plusieurs autres belles éditions du festival, et pour ce, il a besoin du soutien continu des instances publiques. » a confirmé le président-directeur général internatioanl Gérard Le Chêne,
La Tunisie était à l’honneur cette année et a donné le coup d’envoi lors d’une belle soirée au cinéma Impérial, présidée par Mohamed Imed Torjemane, ambassadeur de Tunisie au Canada. Zizou du réalisateur de renom Férid Boughedir, film d’ouverture et prix de la meilleure interprétation masculine pour Zied Ayadi, a bénéficié d’une réception remarquable. La présence de monsieur Boughedir, invité d’honneur, a aussi été marquée par sa participation à la populaire classe des maîtres sur le cinéma africain. Pour sa part, la réalisatrice tunisienne Moufida 
Fedhila, honorée par le trophée CIRTEF pour son travail professionnel dans l’audiovisuel francophone du Sud, a présenté son récent court métrage Aya. Selma Baccar et El Jaida, projeté en première canadienne, a rassemblé la communauté tunisienne de Montréal qui s’est déplacée en grand nombre pour voir le film.
Plusieurs séances ont affiché complet dont This is Congo, du réalisateur Daniel McCabe, qui a fait salle comble à deux reprises, en plus de conquérir le coeur du jury qui lui a attribué le prix du meilleur long métrage documentaire. Le prix du meilleur long métrage de fiction, I Am 
Not a Witch de Rungano Nyoni a été accueilli chaleureusement par les festivaliers et a marqué les consciences. À mon âge je me cache encore pour fumer de Rayhana a aussi a connu un grand succès. Il a remporté le prix ex aequo de la meilleure interprétation féminine pour Hiam Abbass et une mention spéciale du jury pour la meilleure fiction.
La présence d’invités internationaux a vraiment participé à la vivacité de cette édition. Parmi eux, l’actrice Amélie Mbaye a accompagné la fiction Frontières réalisée par Apolline Traoré, qui force une réflexion sur les séparations politiques et les dangers que ces frontières représentent spécifiquement en Afrique. Le distributeur, producteur et réalisateur Jean Roke Patoudem a contribué à l’enrichissement de la programmation en proposant notamment 
La nuit de la série, les meilleures séries africaines présentées au public en continu. Le triple statut de Patoudem a rendu sa participation tout aussi pertinente lors du Colloque Distribution, organisé en partenariat avec le centre culturel marocain Dar Al Maghrib et l’université Concordia, qui abordait la distribution d’oeuvres africaines au Québec.
Parmi les autres activités, les projections du documentaire choc Malaria Business de Bernard Crutzen ont provoqué de vives réactions lors des débats avec le réalisateur sur cette maladie mortelle devenue presque une industrie. Plusieurs courts métrages ont également été remarqués 
: Who Am I?, Taxi Cedeao, Un ticket pour le cinéma et On est tous pygmées, programmé dans le spécial Gabon. Offert par le festival Cinémas d’Afrique-Lausanne, l’espace de réalité virtuelle Afrique 360° a permis aux festivaliers de découvrir une Afrique urbaine.
La présence remarquée de réalisatrices, productrices et intervenantes au sein du festival s’est concrétisée lors du panel Images de Femmes et diversité, où plusieurs actrices, acteurs, diffuseurs clés du milieu cinématographique et institutions d’ici : SODEC, Téléfilm, ONF, Fonds des médias du Canada se sont réunis pour formuler des propositions en vue de promouvoir le rôle de la femme et de la diversité au cinéma.
Les séances familiales étaient une nouveauté Elles ont connu un véritable succès notamment grâce à la présentation du film Minga et la cuillère cassée, premier film d’animation réalisé entièrement au Cameroun et inspiré d’un conte africain. Ces projections, gratuites pour les moins de treize ans, ont fait salle comble. Les Matinées ciné-jeunesse, elles, ont accueilli près de cinq cents jeunes durant quatre jours. le festival a permis aux élèves d’une dizaine d’écoles d’assister à la projection de quatorze courts métrages. Outre se familiariser à la cinématographie africaine et créole, des ateliers variés leur étaient proposés, tels que la danse, le slam, des rencontres avec les cinéastes et la confection de masques africains avec des produits recyclés. Ces activités ont mis de l’avant des thématiques importantes comme le développement durable, le vivre ensemble et le conte.
Le projet 100 Heures CHRONO a aussi laissé la place à la jeunesse. Guidées par des cinéastes expérimentés, comme Giulia Frati, réalisatrice de Échos d’Istanbul, six équipes ont livré une course contre la montre, en tournant et en montant un court métrage en quatre jours. Le tout a été présenté devant public.
Le Baobar rimait avec découverte et rassemblement. La musique de plusieurs pays africains et créoles a animé la foule, notamment avec les prestations de Meryem Saci, Monna Muse, Zagor Essouma et du groupe rwandais Urumage. Les plus gourmands n’ont pas été oubliés, alors que deux traiteurs proposaient des recettes de l’Afrique de l’Ouest et des Caraïbes.
Vues d’Afrique vous donne rendez-vous pour célébrer son 35e anniversaire du 5 au 14 avril 2019.