Du 23 juillet au 17 août 2019, l’événement revient pour une onzième édition avec de nouvelles créations en théâtre, en lecture, en danse, en performance et en cirque. Laboratoire expérimental artistique au cœur de l’été, il propose une délicieuse évasion : Vingt-deux soirées, trente-quatre créations, plus de deux cents artistes et une terrasse ouverte chaque soir de spectacle.
Par Corinne Bénichou
À l’affût des courants artistiques émergents, le festival propose cette année une programmation avec des œuvres engagées, diversifiées et singulières, en vous invitant à vivre quatre semaines de découvertes au cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Depuis plus d’une décennie, les artistes-scientifiques utilisent cette plateforme de création pour présenter au public des projets savoureux et uniques. Le festival continue son travail de recherche et d’expérimentation avec le collage signé Bougie, qui vous invite à sortir des terres battues et à défricher la savane urbaine en quête de projets fertiles et luxuriants.
C‘est avec la quête existentielle (création d’Ève Landry), À go, on criss le feu, où questionnements, monologue et nostalgie sont au rendez-vous que commencera, en force, cette édition. Les mêmes thèmes seront abordés le lendemain dans une création de Baobab avec En survolant la mer Égée. Elle sera présentée en programme double avec la création de danse, Quelque chose de chuchotant entre la gloire et le désordre, de Thomas Duret.
Avec la vague de dénonciation #metoo, Les Avalanches de Julie Artacho met de l’avant huit femmes abordant la différence subtile entre désir et agression, abus et tendresse, à travers le mouvement corporel et le théâtre. Cette performance féministe sera suivie d’une discussion sur les attentats à la pudeur animée par le groupe Je suis indestructible.
Dans le même ordre d’idées, la chorégraphe Andrea Peña signe Elles : work in progress, dans laquelle le thème de l’inégalité des sexes est au centre de l’interaction. Ce projet sera présenté en programme double avec Au revoir Zébu, une danse chorégraphiée et interprétée par Claudia Chan Tak, qui raconte une histoire de deuil et de couture.
Xavier Huard est de retour avec un projet de monologue engagé reposant sur l’oralité propre à la culture des Premières Nations. Huei met en scène un vieux pêcheur, chasseur et trappeur qui s’ouvre comme un livre ouvert au public et raconte sa vision du monde.
À la lumière des prévisions des scientifiques sur l’avenir de l’humanité, La Fratrie fête trois ans d’existence et présente une pièce possiblement avant-gardiste : La fin des haricots/The end of beans. Cette œuvre multidisciplinaire traite non seulement de l’angoisse face à l’apocalypse, mais aussi de votre rapport à la mort, des paradoxes ironiques de l’époque actuelle à l’égard de la crise environnementale et, par-dessus tout, de l’urgence de vivre.
Pour conclure cette édition haute en couleur, Geneviève Labelle et Mélodie Noël Brosseau dévoilent Rock Bière : Le documentaire, un projet illuminant la sous-représentation de la femme dans le monde du drag. Inclusion et non-conformité au genre seront au rendez-vous lors de cette soirée de clôture. La performance sera suivie de festivités à la saveur Club Kids, le mouvement qui a pris de l’ampleur dans les discothèques new-yorkaises à la fin des années 80. Venez découvrir votre alter ego !
Hugo Dalphond et son étude de la lumière dynamique, projet d’installation scénique de l’artiste scénographe et concepteur de lumière, sera accueilli en résidence. Au cours de cette étape, ce dernier visera à réfléchir les principes dramaturgiques d’un environnement scénographique partagé entre spectateur, performeur et lumière en mouvement. L’idée est de remettre en question la notion de coprésence par le biais de la lumière et des spatialités qu’elle génère dans le but de comprendre comment ce type d’espace peut interroger le rapport à l’autre.
C’est avec plaisir que ZH Festival s’associe à Flamant, une jeune compagnie de production et de réalisation qui se consacre essentiellement à la danse et à l’émergence, pour offrir une vidéo à l’une des créations du volet danse. Le prix sera remis à la fin de l’édition 2019 et l’identité de ou des artistes choisis sera dévoilée sur les réseaux sociaux.
Du 5 au 11 août, ZH Festival et Microfestival mettent en valeur les arts vivants par le partage d’expertises artistiques entre Montréal et la ville d’Udine, en Italie. Dans le cadre de cet échange, la chorégraphe montréalaise Corinne Crane sera en résidence au Microfestival afin de poursuivre son solo Homeward, un cabaret autobiographique présenté en 2018. Elle souhaite ouvrir la danse contemporaine au grand public et permettre les rencontres entre les artistes de tous les milieux. Elle présentera donc une étape de création en 2020 lors de la douzième édition, tandis qu’un artiste italien y effectuera une résidence artistique.
À la suite d’une résidence collaborative entre artistes en art vivant, expérimentation sensorielle et installation numérique, le estival lance le projet Présences, nos corps racontent, visant la création d’une atmosphère scénique par l’élaboration d’une performance inclusive entre entendants et malentendants. Ce projet réalisé en collaboration avec la Maison des Femmes Sourdes de Montréal se veut un spectacle interactif où les vibrations sensibles, les signes et les symboles articuleront des battements communs, une allégorie pulsionnelle. Avec la participation de Hodan Youssouf, Mellissa Larivière, Jocelyn Pelletier et des artistes invités entendants et malentendants.
Ce programme mis sur pied par le Conseil des arts de Montréal s’adresse aux auteurs de théâtre professionnels et issus d’une communauté culturelle ou immigrants de première et deuxième génération. Il sera offert un mentorat ainsi qu’une diffusion du projet en format laboratoire dans le cadre du festival à l’individu choisi pour réaliser un projet d’écriture théâtrale.
billetterie.zh@gmail.com
www.zhfestival.com
Photo À Go, on criss le feu © Valery Drapeau
Photo Elles : Work in Progress ©Mathilde Lytwynuk
Photo Au revoir Zébu © Claudia Chan Tak
Photo Rock Bière : Le documentaire © Katya Konioukhova
Photo Microfestival © Microfestival
Photo Présences, nos corps racontent © Microfestival