Le Sentier Transcanadien : Raccordement unique !

Le plus long réseau de sentiers du monde relie les Canadiens, les uns aux autres, comme les visiteurs à la nature, par le biais d’activités accessibles et inclusives en plein air d’un océan aux deux autres. Au moyen de collaborations et de partenariats, ce sentier pan canadien a été bâtit, entretenu, protégé, il l’est toujours d’ailleurs. C’est un raccordement unique urbain et rural.

Par Corinne Bénichou

Ce sentier continue d’inspirer tous et chacun à profiter du plein air, à découvrir la diversité du territoire, des communautés, à améliorer la santé, le bien-être et à partager les histoires sur ce réseau emblématique, à l’échelle mondiale.

L‘expression habituelle est ‘d’un océan à l’autre’ pour évoquer le Pacifique et l’Atlantique. Le troisième dans ce cas-ci, est l’Arctique. Mathieu Roy, vice-président, directeur de l’expérience Sentier à Sentier Transcanadien explique « Si on regarde le sentier Transcanadien à l’échelle maquereau du Canada l’intention a toujours été de raccorder l’ensemble des trois océans. Donc si on se positionne à Terre-Neuve ou au lieu historique national du Fort-Gaspareaux de Parcs Canada, c’est notre point le plus à l’Est. On traverse le Canada par voie terrestre et navigables jusqu’à Victoria en Colombie-Britannique à proximité de la statue Terry-Fox qui offre une vue superbe vue sur le Pacifique. Quand on fait le voyage nord-sud, le point le plus haut se trouve dans les territoires du Nord-Ouest où il y a une place pour accueillir les gens, puis on descend via la rivière McKenzie et le Sentier Transcanadien jusqu’à Windsor en Ontario.»

Celui-ci s’est joint à l’équipe en 2017 et depuis il n’a cessé de s’impliquer. « C’est un travail passionnant pour lequel on s’implique de façon locale et nationale. Le Sentier est constitué de petits tronçons. Ce sont nos collaborateurs locaux qui les maintiennent. Nous nous occupons seulement du raccordement. Bien sûr, j’ai une équipe extraordinaire qui m’épaule. De plus, je peux compter sur mes partenaires comme au provincial avec le Conseil du Sentier Transcanadien du Québec. Ma priorité et ma plus grande implication est d’assurer cette association avec les groupes. Ils sont nos yeux, nos mains sur le terrain. Ils assurent une expérience de qualité auprès des usagers. » Depuis sa fondation, il y a toujours eu l’idée d’élaborer un sentier pour le plaisir des randonneurs à pied, à cheval, ou à bicyclette, plus récemment, pour des adeptes de canot et de kayak en été, ainsi que des amateurs de ski de fond, de raquette et de motoneige, en hiver. « En 1992, peu après les célébrations du cent vingt cinquième anniversaire du Canada, deux personnes visionnaires, William Pratt et Pierre Camu, ont eu une idée un peu folle de mettre en valeur la richesse, la diversité culturelle et les différents paysages en créant un conducteur qui relierait toutes les communautés et  pourrait se parcourir en vélo, à cheval ou en motoneige. Au fur et à mesure, des bénévoles dévoués, des donateurs et des aides locales nous ont permis de mettre en place, de bâtir ce projet, mètre après mètre, jour après jour. » En 2017, la connexion du Sentier à travers le Canada a atteint vingt quatre mille kilomètres. Aujourd’hui, il en fait vingt huit mille. Ce projet de longue haleine est toujours à améliorer.

La Route verte, le Sentier National au Québec et le Sentier Transcanadien ont une différence notable, c’est le territoire et les tâches qui en incombent. « Nous sommes deux entités distinctes qui travaillons en partenariat. Nous sommes au niveau national, on traverse les dix provinces et les neuf territoires, alors que le Sentier National ou la Route Verte sont des réseaux provinciaux. Ensuite, il faut savoir que nous sommes dédiés à des activités multiples alors que les deux autres réseaux mentionnés ont une activité unique.»

Dernièrement, il a été annoncé un financement afin de réaliser cent dix neuf projets d’infrastructure à l’échelle du Canada. C’est un impressionnant engagement !!! « Les réalisations viennent des locaux. Notre tâche est de les appuyer dans le but de mener à terme toutes les étapes du processus, mais le fardeau de concrétiser le projet leur revient. » Depuis avril 2018, il a été investi plus de seize millions quatre cent mille dollars dans quatre cent dix sept études ayant vu le jour dans l’ensemble des provinces et des territoires. « Il est ouvert à tout organisme qui administre l’une ou l’autre des cinq cents sections du Sentier Transcanadien. Il fournit un soutien financier pour le développement, la planification et l’implantation de programmes. » Ces derniers optimisent, améliorent et entretiennent les sentiers existants, en plus de faciliter leur développement. Le financement provient du gouvernement par l’entremise de Parcs Canada.

Cette année, la fréquentation s’est accrue de cinquante pour cent. Beaucoup ont recherché un refuge contre l’isolement social à cause de la pandémie. « En effet, les compteurs ont montré une augmentation de l’usage des sentiers. Nous avons reçu également des informations de nos gestionnaires concernant les stationnements toujours pleins et les files d’attente. De notre côté, nous avons pris acte de ces faits, de l’importance des sentiers pour la population. C’est là qu’on a reçu le chiffre de cinquante pour cent d’usagés supplémentaires pendant la pandémie. Une autre chose qui est ressorti de ce sondage : Quatre-vingt quinze pour cent des personnes utilisaient les sentiers pour améliorer leur santé mentale et physique, donc c’est vraiment un lieu propice au ressourcement, prendre le temps de respirer et enlever le stress quotidien. De plus, la majeur partie sont gratuits et facile d’accès. » C’est vraiment un endroit de prédilection pour rencontrer famille et amis, sortir de chez soi et socialiser. C’est une bouffée d’air indispensable. « Les citoyens retirent d’immenses bienfaits sur le plan de la santé, des enjeux sociaux et de l’économie. Cet investissement continu dans les sentiers (particulièrement en cette période hors de l’ordinaire) améliore leur qualité de vie. Ils répondent aussi aux besoins de collectivités en croissance, tout en dynamisant le tourisme intérieur et la création d’emplois au moment où la nécessité est la plus forte. Le travail d’entretien, d’amélioration et de développement pour les générations futures ne pourrait tout simplement pas se réaliser sans le travail acharné et le dévouement des organismes locaux, des bénévoles, des partenaires provinciaux et territoriaux. »

Une phase importante dans le déroulement est l’alliance avec les communautés autochtones, qui prodiguent soutien et conseils. Une expertise appréciée au sein du conseil d’administration de l’organisation. « On s’est assuré d’avoir des personnes autochtones pour siéger de façon à orienter les décisions globales. En consultation avec le comité, nous avons établi une liste des actions concrètes pouvant être mise en œuvre afin de participer au processus de réconciliation.» L’exemple le pus flagrant, ce sont les panneaux de signalisation. La langue locale autochtone, l’anglais et le français occupent le même espace. « Nous apportons un support financier sur les propositions qui aident ces communautés à transmettre les connaissances des traditions dans l’histoire. D’ailleurs un de ces soutiens, en ce moment, se trouve en région Côte-Nord du Québec, en accord avec le conseil des Innus et la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka. Il s’agit de la création d’un sentier d’interprétation de cinq kilomètres portant sur la culture Innu, l’occupation traditionnelle du territoire et la recherche scientifique.» Ces gardiens de la nature par excellence nomme la Terre, qui les nourrit, les abrite, Mère. Ce qui dénote bien l’importance du respect des Premières Nations envers elle.

Le Sentier Transcanadien est le plus long réseau récréatif multi-usages du monde. Il  traverse chaque province et territoire. C’est une vitrine des paysages et cultures diversifiés du Canada, constitue une richesse nationale durable qui favorise l’unité, l’assistance et la liaison. Le Sentier National est administré par des groupes locaux qui travaillent conjointement avec Sentier Transcanadien, service de bienfaisance. « Si je me place sur un sentier, proche de chez moi (Estrie), je sais que des deux côtés, je suis connecté avec les gens de Terre Neuve, de l’Alberta, de la Colombie Britannique et de la Saskatchewan. Si on se met à réfléchir à la portée de ces vingt huit mille kilomètres, c’est plus qu’une ligne sur une carte, car si je décide de suivre ce sentier, je peux me rendre jusqu’à Terre Neuve. » C’est un vrai lien physique réalisable. Diane William l’a récemment effectué (parties terrestres et navigables). Il lui a fallu six ans pour compléter le circuit.

Le Québec est sans aucun doute la destination idéale pour les amateurs de randonnées pédestres ainsi que pour les amants de la nature. Vous y trouverez onze mille kilomètres (dont deux mille sont dans le réseau du Sentier transcanadien) de chemins aménagés avec soin et de nombreux parcours, hors sentiers, accessibles aux randonneurs intermédiaires et plus expérimentés.

Découvrez les grands espaces québécois dans l’un des nombreux parcs régionaux et laissez-vous ravir par le charme des diverses régions :

. Parc régional Montagne du diable – Un parc pour s’évader !
. Parc régional du Massif du sud.
. Parc de la rivière Batiscan – La nature pure et simple, facile d’accès.
. Parc régional des Grandes-Coulées – Un incontournable en matière de plein air dans la région de L’Érable !
. Vallée Bras-du-Nord – Le paradis du plein air à Québec !
. Parc régional de la Forêt Ouareau – La forêt Ouareau, ancienne et majestueuse !
. Parc régional du Mont-Ham – La plus belle des petites montagnes du Québec, ouvert à l’année sept jours semaine.
. Parc linéaire Le P’tit Train du Nord – Osez marcher, courir, rouler, skier… Osez ralentir !
. Parc du Domaine Vert – une panoplie d’activités de plein air pour tous !
. Parc régional des Grèves.
. Parc régional de la Rivière-du-Nord – À la découverte de cette rivière et des chutes Wilson. Le parc offre une multitude d’activités de plein air en toutes saisons !
. Les Sentiers de l’Estrie – Réseau pédestre de plus de cent cinquante kilomètres dans les Cantons-de-l’Est.
. Parc régional Kiamika – Un endroit exceptionnel pour des moments savoureux !
. Parc régional des Appalaches et sentier international des Appalaches – Six cent cinquante kilomètres de randonnée.
. Parc régional du Poisson Blanc.
.Parc Régional du Mont-Saint-Joseph – La Mecque du plein air dans la Baie-des-Chaleurs.
. Parc naturel régional de Portneuf.
. Parc régional de la rivière Gentilly – La destination familiale incontournable du Centre-du-Québec.
. Parc régional des Chutes Monte-à-Peine-et-des-Dalles en Lanaudière.
. Parc régional Val-David – Val-Morin, secteur Dufresne.
. Parc Régional du Bois de Belle-Rivière – Un site enchanteur pour toute la famille.
. Parc de la gorge Coaticook – Parc découverte nature entre ciel et Terre.
. Parc régional de Beauharnois-Salaberry.
. Parc de la Rivière-des-Mille-Îles – Destination touristique écologique.

Le P’tit Train du Nord : Une piste multifonctionnelle, cyclable sur deux cent trente quatre kilomètres et un segment cyclable de la Route Verte 2 dans la région des Laurentides. Historiquement, il s’agit d’un ancien service de train de passagers et de fret qui reliait Montréal à Mont-Laurier. Le chemin de fer a été construit entre 1876 et 1909. C’est à la fin des années 80 que les opérations ont pris fin.

Wendake : Plusieurs sentiers sont à explorer dont le Corridor des Cheminot, la promenade Samuel de Champlain, le ferry, le parcours des Anses, Lévis, le Grand Tronc, Vélo route Lotbinière, les Bois-Francs, la Cantonnière, la Grande-Fourches.

De façon générale, quatre vingt pour cent de la population habite à moins de trente minutes d’un sentier que ce soit dans une banlieue, un village éloigné ou une métropole effervescente. À Montréal, trois segments du Sentier offrent des aventures bien spécifiques. « À Montréal, il y a le sentier du canal Lachine facilement accessible. Quand on se rapporte dans le temps, pendant la période industrielle, il permettait le transport entre le Canada et le reste du monde, a été remplacé par la voie maritime du Saint-Laurent. Les vieux bâtiments ont été rénovés,  transformés en résidences, restaurants, boutiques diverses et brasseries. Le parc Jean Drapeau, (ancien maire de Montréal), lui, avec ses îles (Sainte-Hélène et Notre-Dame) a été construit lors de l’Expo 67. On peut voir la biosphère encore en place. En sortant du parc, sur le pont de la Concorde, on peut voir Habitat 67. Quant au parc La Fontaine, au cœur du Plateau Mont-Royal, ses deux étangs, sa chute d’eau, ses terrains de baseball, l’été et sa patinoire, l’hiver, font le bonheur des familles. Le restaurant, La Banquise, est célèbre pour ses décadentes poutines à emporter. Tous les ingrédients sont réunis pour un somptueux pique-nique improvisé ! Ce qui permet ensuite de s’aventurer plus loin en région et ensuite au niveau national. »

Le Sentier engendre de nombreux impacts positifs sur la santé physique et mentale. Il apporte aussi des bienfaits significatifs à l’économie, à l’emploi et à l’environnement des collectivités où les gens vivent, travaillent et se divertissent. « Effectivement, on peut regarder un sentier comme une route qui a besoin de construction, d’amélioration, d’entretien. Il y a des gens qui gèrent ça, qui sont là chaque jour au travail, que ce soit les gestionnaires (emplois administratifs) ou ceux sur le terrain qui réparent les trous, bâtissent un nouveau tronçon ou autre. Un sentier à proximité d’une maison bonifie sa valeur marchande, change les mentalités et les modes de déplacement. Ils sont essentiels pour le transport actif, se rendre à la station de métro la plus proche, avoir les infrastructures (supports à vélos), puis arriver au bureau ou déposer les enfants à l’école. Cinq valeurs économiques, un cadre environnemental non négligeable. Finalement, l’achat local fait sa part, sans oublier les touristes qui bénéficient des équipements et contribuent à l’économie locale (vin, crème glacée, vêtements…) Nous sommes dans une phase d’aide à l’écosystème pour bien accueillir les visiteurs. »

Certaines portions du sentier se prêtent plus particulièrement à l’équitation, d’autres à la randonnée ou au cyclisme. Ces parcelles spéciales apportent des différences évidentes pour le randonneur. « Au Québec, il y a deux types de sentiers. Le premier, on pense au Petit Train du Nord, à la Montérégie, au Parc linéaire des Bois-Francs , au Petit Temis, proche de Rivière du Loup, ils sont tous aménagés sur des anciennes voies ferrées, principalement utilisés par des cyclistes, ils sont en poussière de pierre ou pavés. Il y a de belles balades à faire. Vous allez le trouver principalement à l’ouest de Montréal en direction de Mont-Laurier et sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. La seconde catégorie est pédestre ou équestre. Entre Joliette et Québec, entre Montréal ou Terrebonne et Québec, il y a beaucoup de groupes équestres qui se sont mis en commun pour développer cet axe et qui va offrir les services le long de ce réseau pour s’assurer que les gens puissent faire une bonne randonnée, hébergent leur cheval, etc. Dans le coin de Charlevoix en dépassant le Mont-Sainte-Anne, on tombe dans le pédestre À l’approche de Baie-St-Paul, des vues spectaculaires sur le fleuve. Dans la Traversée de Charlevoix la randonnée devient épique ! »

La deuxième édition de la Grande randonnée canadienne a lieu jusqu’au 31 octobre 2021. « Nous sommes heureux de lancer la deuxième édition de ce défi national. On invite tous les Canadiens à déconnecter de leur écran pour se reconnecter avec la nature. Dans cette thématique, le défi est de passer vingt huit mille heures dehors en rapport aux vingt huit mille kilomètres de sentiers. C’est gratuit, il suffit de s’inscrire. Il y a des prix à gagner. C’est ouvert à tous. Peut importe le moyen, l’important est d’être à l’extérieur. » C’est l’occasion rêvée de s’aérer et d’apprécier l‘automne et ses couleurs.

www.granderandonneecanadienne.ca

Le Sentier offre d’innombrables opportunités en toutes saisons avec un vaste éventail de paysages magnifiques. Consultez la carte pour trouver un sentier près de chez vous !

Sentier Transcanadien
300-321, de la Commune Ouest
Montréal
(514) 485-3959
www.sentier.ca

Remerciements :

Angela Garde
Gestionnaire en relations publiques et communications


Mathieu Roy
Vice-président, directeur de l’expérience
Sentier.

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