Ce festival, en ligne en 2020 et annulé en 2021, est revenu, cette année, avec une édition entièrement québécoise sur quatre jours au lieu de deux semaines avant la pandémie, simplement par manque de budget, mais aussi parce que la section internationale était absente.
Par Corinne Bénichou
Au programme, plusieurs séries de courts métrages, des longs métrages millésimés 2021 (Bootlegger, Archipel, Hygiène sociale, La guerre nuptiale, Très bonne journée) et deux Premières mondiales.
Vendredi 9 septembre à 20 heures, Les 12 travaux d’Imelda de Martin Villeneuve, avec Robert Lepage, Linda Beaulieu, Michel Barette, Antoinette Bertrand, Anne-Marie Cadieux et Ginette Reno. Ce film, de facture particulière, a mis neuf ans à être complété. Faute de budget, tous les acteurs ont accepté d’être bénévoles. Au total, cent cinquante personnes ont travaillé sur ce long métrage à chapitres. Au premier plan, le réalisateur, petit-fils d’Imelda, endosse, en guise d’hommage, le personnage principal. Sa prestation est à la fois drôle et touchante. Ses partenaires enveloppent avec conviction la vieille dame afin de lui donner la place qu’elle mérite. Un clin d’œil à Denis le frère préféré et en prime, Ginette Reno avec sa performance vocale sur la chanson La Grosse.
Samedi 10 septembre à 20 heures, en clôture, Snow Angel (Ange de neige) de Gabriel Allard, avec Catherine Bérubé, Paul Doucet, Kimberly-Sue Murray, Olivier Renaud, Alexandre Nachi et Margaux Vaillancourt. Non seulement le titre est en anglais, mais les dialogues aussi avec sous-titres français. Le réalisateur en a eu l’idée alors qu’il était en Colombie Britannique. De plus, le rôle central étant anglophone, il lui est apparu évident de le tourner dans cette langue. La perspective de promener son long métrage à l’étranger a également penché dans la balance. Le contraire aurait été préférable puisque les acteurs québécois qui participent à cette histoire sont bilingues et ont doublé leur propre voix pour la version française dont la sortie en salles au Québec est prévue le 9 décembre prochain.
La première fiction du réalisateur et producteur québécois a été tournée en Gaspésie et montée avec des fonds privés sur plusieurs années. Elle met en scène une Américaine, anciennement professionnelle de planche à neige, qui désire reprendre sa vie en main après un accident mortel causé par l’alcool, mais qui doit faire face à des forces obscures… Ce suspense dévoile, dès les premières images, un terrible accident de voiture, puis un couple qui se déchire. Des impressions et des rencontres étranges suivies de sentiments comme la culpabilité, la tristesse et la peur, tels sont les ingrédients de ce film qui vous tiendra en haleine jusqu’au bout, quoique, si vous êtes attentifs, un indice vous mettra sur la voie rapidement. La musique de Michel Corriveau convient parfaitement à l’atmosphère angoissante créée par le cinéaste. L’ensemble des interprètes mais une mention spéciale pour la jeune actrice Margaux Vaillancourt alias Rachel. En salles le 9 décembre prochain.
Jeudi 6 septembre à 20 heures, en ouverture, Niagara avec François Pérusse, Éric Bernier, Guy Jodoin et Marcel Sabourin pour les rôles principaux, raconte l’histoire de trois frères dans la cinquantaine (Alain, Léo-Louis et Victor-Hugo) qui doivent reprendre contact à la mort de leur père (Léopold), décédé prématurément d’une crise de cœur suite au défi Ice Bucket Challenge. Une comédie dramatique signé Guillaume Lambert (également dans la peau du petit-fils de Léopold). Il a fallu quatre ans de travail au réalisateur pour aboutir au résultat que les spectateurs verront le 16 septembre prochain en salles. C’est en cinq parties que l’histoire se déroule avec à chaque arrêt, des rencontres particulières (Véronic DiCaire à la limite de la caricature, Katherine Levac), des retrouvailles (l’émouvante Muriel Dutil), une séparation (la raisonnable Geneviève Néron) qui, d’ailleurs, reprend à sa manière Niagara, de Julien Clerc, texte d’Étienne Roda-Gil, grand
succès des années 70. En fait, le titre fait plutôt référence au parcours entre les deux villes. La fratrie est bien représentée, elle permet de voir la différence de chacun, ce qui la rend efficace à l’écran. Les situations sont cocasses (entre autres, un klaxon qui joue la Cucaracha) contrairement au sérieux des personnages, particularité cinématographique de Guillaume Lambert. C’est ce contraste qui fait la réussite du film.
Festival de cinéma de la ville de Québec
140, Grande Allée Est
Québec
(581) 300-3287
https://fcvq.ca