Le plus grand festival dédié aux films sur l’art et aux films d’art au monde vous invite en salle à Montréal et à Québec Une exploration, un voyage à travers les formes, les regards et les résistances.
Par Corinne Bénichou
Du 13 au 23 mars à Montréal et du 14 au 23 mars 2025 à Québec, c’est cent quatre-vingt-deux films de quarante-deux pays dont trente-neuf premières mondiales et trente premières canadiennes que vous pourrez découvrir dans plusieurs lieux.*
Du 21 au 30 mars, une programmation sera également disponible en ligne sur la plateforme Arts.Film, disponible à travers le Québec.
Le festival accueillera la grande communauté des arts et de la culture à venir discuter de leurs enjeux de diffusion et de création pendant FIFA Connexions. Parole aux femmes avec Inspirons-nous, inspirez-vous ! L’Intelligence Artificielle sauvera-t-elle le cinéma ? Comment changer de perspective pour agir sur le monde de demain ? Programmateur(rice)s : comment soutenir l’émergence ?
Des questions fondamentales seront explorées lors de ces journées professionnelles par six cents professionnel(le)s qui échangeront dans le cadre de présentations, de panels de discussion, conférences, ateliers pour la plupart ouverts à tous. Un événement incontournable pour les acteur(trice)s engagé(e)s dans l’évolution et le dynamisme du paysage culturel d’aujourd’hui et de demain.
Des activités culturelles gratuites seront présentés dans des espaces de diffusion inédits comme la fresque numérique inédite d’Isabella Cichero qui rendra hommage à Gabriela Mistral, présentée en première mondiale aux abords du métro Saint-Laurent, dans le Quartier des spectacles. Cette poétesse, enseignante, diplomate et féministe est une figure incontournable de la littérature latino-américaine (1889-1957). Première autrice de la région (et première femme) à recevoir le prix Nobel de littérature en 1945.
Cette année, le festival dévoile son Off Fifa, vertige de l’après-demain ! Cette première édition célèbre les créateur(ice)s repoussant les limites qui vous projettent dans un avenir où les frontières physiques, visuelles et artistiques, n’existent plus. Aux commandes de ce menu déjanté, nul autre que David Combe, ancien rédacteur en chef de Tracks sur Arte, expert de la mise en lumière des cultures alternatives, il fonde Spark en 2023, médium indépendant dédié aux cultures hors normes. S’en suivra un concert audiovisuel 
immersif du collectif chilien Delight Lab, Horizonte en Fuga, un spectacle fusion, art et science, qui rendra hommage à l’invisible et promet une expérience sensorielle unique à ne pas manquer. En clôture, le dj Hermano x Ultima Esuna vous fera danser aux rythmes des musiques latines en partenariat avec MUTEK !
Parmi les longs métrages en compétition, à ne pas manquer : Soundtrack to a Coup d’Etat de Johan Grimonprez. Ce film bouleversant retrace l’indépendance du Congo belge et l’assassinat de Patrice Lumumba, tout en tissant des parallèles audacieux entre jazz et décolonisation. Il complotto di Tirana de Manfredi Lucibello, documentaire qui retrace l’un des plus grands canulars de l’histoire de l’art contemporain, questionnant la légitimité, la valeur et les mécanismes du marché de l’art. Sujet rare et intéressant, les notions de vérité et de manipulation y sont malmenées. Pour l’occasion, le réalisateur sera présent afin de 
présenter son œuvre qui joue avec l’idée de faux documentaire, de canular et d’escroquerie. Au centre, Oliviero Toscani, célèbre photographe et directeur artistique connu pour ses campagnes publicitaires audacieuses et provocantes (Benetton). David Lynch, une énigme Hollywood de Stéphane Ghez, a choisi de montrer le cinéaste américain à travers ses films et son processus de création qui n’appartient qu’à 
lui. Autre icône, artiste visionnaire qui a révolutionné le monde des vidéos musicales et du cinéma, Michel Gondry. Son collaborateur de longue date, François Nemeta, sera présent pour la projection de son documentaire Michel Gondry : Do It Yourself qui fera l’ouverture du festival. No More History Without Us de Priscilla Brasil, un manifeste déconstruisant les récits coloniaux sur l’Amazonie et redonne la parole aux peuples autochtones, aux injustices et aux enjeux écologiques 
contemporains. Balomanía de Sissel Morell-Dargis, seule femme dans un univers masculin, vous emmènera au cœur des favelas brésiliennes pour découvrir l’univers clandestin des baloeiros, où l’art des ballons à air chaud, criminalisé par les autorités, devient un acte de liberté et de résistance.
Dans la catégorie courts métrages en compétition internationale, découvrez : The Smile Club de Brittney Canda, un asile où on force les gens à sourire. Savoureux ! Demain est annulé de François Nemeta, sur l’artiste plasticien Renaud Auguste-Dormeuil, Mont Noir d’Erika Haglund et Jean-Baptiste Peltier, film d’animation qui raconte la jeunesse de Marguerite Yourcenar.
Le jury de la compétition internationale longs métrages est composé de Fany Fulchiron, directrice des communications, gestionnaire de projets numériques pour l’opéra national de Paris, Florian Cauderlier, chargé de programmes à Arte, Isabella Chichero, productrice, gestionnaire culturelle (Chili), Luc Bourdon, réalisateur et Vaclav Ševčík programmateur (Tchéquie).
Le jury de la compétition internationale courts métrages est composé d’Enrichetta Cardinale Ciccotti, historienne de l’art, innovatrice culturelle basée à Barcelone. elle est également fondatrice de Dart, le festival révolutionnaire de documentaires sur l’art en Espagne, Marco Caberlotto, partenaire, producteur à Kublai Film (Italie), Phil Grabsky, ce documentariste britannique primé aux Bafta, a reçu de nombreuses récompenses pour sa réalisation, son écriture, sa production et sa cinématographie et Ishita Tiwary, professeure adjointe, titulaire de la chaire de recherche du Canada à l’école de cinéma Mel Hoppenheim de l’université Concordia.
Le jury de la compétition nationale est composé de Léa Chikhani, directrice générale par intérim de la galerie Sfeir-Semler (Beyrouth/Hambourg), Laura Bari, réalisatrice et Kaveh Nabatian, musicien, réalisateur irano-canadien, connu comme trompettiste, claviériste du groupe de post-rock orchestral Bell Orchestre, lauréat d’un prix Juno.
Huit prix seront décernés : le grand prix, le prix du jury, le prix du meilleur essai, le prix du meilleur portrait, le prix du meilleur court métrage, le prix de la meilleure œuvre canadienne et prix du meilleur court métrage canadien. Un prix hommage sera également remis.
En partenariat avec le Musée d’art contemporain de Montréal et grâce au soutien du consulat général de France à Québec, Le festival accueillera le centre Pompidou.. Il présentera une collection de films issus de ce lieu de référence culturelle internationale où se rencontrent toutes les disciplines, où vous dialoguerez avec les artistes au cœur de la capitale française. Du road trip à l’essai documentaire en passant par le cinéma structurel ou encore la performance filmée, chaque œuvre explore une approche unique de la création cinématographique, mettant en lumière la diversité et la richesse de ce domaine. Image tirée du site internet sortiraparis.com
Dans la section hors compétition et sur invitation, découvrez, en salle uniquement, quatre programmes mettant l’accent sur la matérialité des images et des sons, la fluidité des mots, des idées et des perceptions ainsi que la prégnance de gestes et d’actions, la découverte et de l’exploration de lieux et de leurs évocations, la distribution, la diffusion et la production réalisées par des femmes, notamment du Groupe Intervention Vidéo.
Année après année, la danse a pris une place de choix. C’est à ce titre que La Nuit de la danse ravira de nouveau les professionnels et les passionné(e)s du corps en mouvement. Les plus grands talents d’aujourd’hui seront au rendez-vous de cette quatrième édition : Chélanie Beaudin-Quintin, Chun Liu, Sylvain Émard et Sandrick Mathurin, Suzanne Smith et Sylvia Solf, Valeria Galluccio, Gabriel Dharmoo et Jonathan Goulet, entre autres, vous offriront leurs dernières créations sur grand écran.
Théâtre Outremont
Ce projet phare ouvre une fenêtre sur le cinéma autochtone à travers le continent. En offrant une plateforme d’échange et de diffusion, il vise à valoriser la diversité de ces voix et à favoriser les rencontres entre artistes, commissaires, organismes partenaires, festivals et spectateurs. Ce programme itinérant propose une programmation évolutive construite avec des créateurs autochtones, renforçant ainsi leur reconnaissance dans le paysage culturel international. Cette année, vous retrouverez notamment le court métrage Mobilize de Caroline Monnet.
Au programme, huit longs métrages sur l’architecture dont deux canadiens. De Danny Berish et Ryan Mah :Arthur Erickson: Beauty Between the Lines qui offre une exploration en profondeur de la vie de l’un des plus iconiques architectes modernistes. À travers l’île de Joshua Frank s’intéresse à l’importance de la recherche sur le terrain et au travail conceptuel qui en découle. We Start with the Things We Find: the LOT-EK Movie de Thomas Piper, l’un des studios d’architecture visionnaires et appréciés, 
réinvente depuis trente ans le conteneur maritime, ainsi que d’autres déchets de l’économie industrialisée, comme matériaux pour des espaces architecturaux et artistiques uniques. Ouvidor de Matias Borgström, parle du plus grand squat artistique d’Amérique latine où cent-vingt artistes venant de plusieurs pays transforment un immeuble abandonné de treize étages. Cette édition soulignera aussi le travail du duo culte franco-italien Ila Bêka et Louise Lemoine, qui viendront présenter The Sense of Tuning, une 
célébration de la sensibilité architecturale et l’intuition créative de Bijoy Jain, fondateur de studio Mumbai. Un film sensoriel où le geste devient le langage de l’intuition. Artistes vidéastes, producteurs et éditeurs, elles mènent ensemble depuis quinze ans un travail de recherche se distinguant principalement par l’expérimentation de nouvelles formes narratives et cinématographiques en relation avec l’architecture contemporaine et le monde urbain. Du New-York Times au journal Le 
Monde en passant par El Pais, le duo a frappé un immense coup en 2016 alors que le Museum of Modern Art de New-York accueillait leur travail pour sa collection permanente. Suite à la projection au Centre Canadien d’Architecture, une classe sur comment filmer l’architecture sera offerte.
Une édition puissante du côté de la musique avec une projection immersive Flore Laurentienne à Saint-Pacôme de Guillaume Monette, cinquante minutes pour plonger dans cet univers unique, projet musical de Mathieu Pelletier-Gagnon, à travers une 
performance intime et envoûtante enregistrée dans l’église de Saint-Pacôme. Le compositeur sera présent. Également, un moment inédit avec Antoine Corriveau.
Cinéma du Musée.
Une soirée unique propose l’écoute intégrale du nouvel album Oiseau de Nuit d’Antoine Corriveau, dont la sortie est prévue en avril, ainsi que la première projection du film Pastorale réalisé par Francis Leclerc. Autre événement phare de cette sélection, DJ Mehdi: Made in France de Thibaut De Longeville. Tout juste récompensé aux Victoires de la Musique et prix de la meilleure série documentaire au festival Cannes Series (France, 2024), cette œuvre incontournable retrace l’histoire du défunt dj Mehdi, un jeune 
banlieusard d’origine tunisienne qui a marqué l’histoire de la musique en France et ailleurs. Vous retrouverez également My way de Thierry Teston sur une narration de Béatrice Dalle, le documentaire retrace l’histoire de cette chanson légendaire et explore son impact culturel à travers les générations.
Une journée (extra) ordinaire, Vingt-quatre heures à l’opéra Garnier de Priscilla Pizzato Partenaire de cet événement, le palais des arts a ouvert ses portes à une immersion exceptionnelle, au plus près des personnes qui le font vivre. Voulu par Napoléon III, inauguré il y a cent-cinquante ans sous la Troisième République, l’opéra est célèbre dans le monde entier pour sa façade ou son spectaculaire escalier à double révolution. Il est d’abord un lieu vivant qui reçoit près de cinq mille visiteurs par jour, héberge l’une des plus prestigieuses compagnies de danse au monde et assure plus de deux cents levers de rideaux par an. Tourné exclusivement en séquences, sans commentaire et sans archives, vous serez entraînés au cœur d’un temple de l’illusion où le réel et l’imaginaire s’entremêlent.
Laboratoire d’expérimentations, laboratoire de la relève, exercice cinématographique périlleux, le court métrage se verra en grand. Fruit d’une sélection qui vous transportera aux quatre coins du monde, du Mexique à la Corée du Sud, en passant par la Suisse, la Grèce, l’Italie, le Canada et bien d’autres destinations, cette seconde édition de La Nuit du court s’annonce grandiose avec notamment des films de Caroline Monnet, Claude Piguet et Annelore Schneider, Marion 
Chuniaud, Dina Yanni, Mostafa Keshvari, Eleonore Coyette, Armando López Castañeda, Comité de femmes, David Ledoux et Jan Melka, Mathieu Fortin, Christine Fellows, Audrey St-Laurent, Carlo De Togni, Erika Haglund & Jean-Baptiste Peltier, Simon Vermeulen, Jagoda Turlik, William Brunelle, Quentin Montant, Pierre Gill, Zahra Mojahed et Tal Amiran.
Université Concordia
Les cartes blanches déplacent le regard. Elles offrent à des artistes et à des commissaires un espace d’expression, de partage qui ouvrent les portes à la découverte et au dialogue. À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’université Concordia, le département de cinéma a accepté l’invitation en collaboration avec le professeur agrégé Jean-Claude Bustros, spécialiste du septième art tant expérimental qu’interactif. Cette initiative a conduit à la création d’un programme regroupant des œuvres explorant diverses facettes du cinéma contemporain et reflétant l’engagement de l’université envers l’innovation et la créativité. Le programme proposé ne prétend pas être un regard exhaustif sur cinquante années, il s’agit plutôt d’une série d’impressions ou de moments. Chaque film proposé pose un jalon de cette trajectoire.
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* Montréal : Théâtre Outremont, Cinéma du Musée, université Concordia, Centre Canadien d’Architecture, musée McCord Stewart et Office national du film. Québec : Musée national des beaux-arts etcinéma Beaumont.