Un de Mani Soleymanlou

Jusqu’au 1er décembre 2012

Texte, conception scénique et interprétation de Mani Soleymanlou
Mise en scène de Mani Soleymanlou et Alice Ronfard

unParti enfant de Téhéran, Mani Soleymanlou passe par Paris, Toronto, Ottawa, puis Montréal. Partout, il sera l’autre, celui qui ne ressemble pas à la majorité, celui qu’on oblige à se définir. Lui se dit Iranien, mais l’est-il réellement ?

Par Corinne Bénichou

Cette quête pousse l’auteur à mettre en doute ses propres origines comparées à celles et ceux qui, actuellement, vivent là-bas. Qu’a-t-il en commun avec ces jeunes qui, aujourd’hui, se battent pour leur liberté, leur pays, leur vie. L’origine, la langue (le Perse et non l’Arabe), les traditions partagées (nourriture et fêtes) suffisent-elles pour s’identifier à un peuple ? À Montréal, il tente de se retrouver. À la fois semblable et pourtant différent !

Une pièce sur l’exil, sur une déchirure jamais refermée, un monologue autobiographique dans lequel le personnage raconte son Iran perdu. Un texte sur l’identité (printemps arabe/printemps érable) et la mémoire, sur l’oubli et la perte de soi.

Un spectacle bouleversant de vérité, de lucidité, de souffrance, d’amour pour cette terre qui l’a vu naître et que, finalement, il ne connaît que par ses coutumes, d’humour aussi pour couvrir la peine, de pluie (il y en a beaucoup en lui), le tout lié au traumatisme de l’enfance (le plus profond) dans lequel l’écrivain et acteur explore son héritage et son parcours sans oublier celui de ses parents. Il parle également de l’Histoire avec un grand H, de la période où le Shah (miaou) était en place et que le Chien (sale), l’ayatollah Khomeini, bien au chaud en France, préparait son retour. L’anecdote sur l’escale aéroportuaire est des plus éloquentes. De la guerre Iran/Irack. De l’actuel président, un tyran voleur de votes et de dignité, négationniste à en vomir, demandez à Rebecca ce qu’elle en pense !

Abordé comme un scénario de film, Soleymanlou décrit les scènes importantes de son existence avec sa famille. En chansons, Je reviens te chercher de Gilbert Bécaud et I Will Folow Him (de Little Peggy March) version du film Sister Act.

Cette prestation est d’autant plus émouvante qu’elle est basée sur l’humilité, l’humanité, le respect et l’espoir qu’un jour, la dictature n’existera plus, que la peur ne sera plus qu’un souvenir et que chacun (quelque soit sa religion, sa naissance, son nom, son orientation sexuelle et/ou son appartenance politique) vivra libre et heureux au grand jour. Une Victoire sur l’obscurantisme et l’oppression.

THÉÂTRE LA CHAPELLE
3700, Saint-Dominique
Montréal
(514) 843-7738
http://www.lachapelle.org

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