Jusqu’au 23 avril 2016
Textes de Roxanne Bouchard, Véronique Côté, Jean-Michel Girouard, Jean-Philippe Lehoux et Gilles Poulin Denis.
Conception de Mykalle Bielinski, Keven Dubois, Karine Galarneau et Noémie O’Farrell.
Mise en scène de Maxime Robin.
Conception des décors de Karine Galarneau
Création de La Vierge folle en codiffusion avec Le Groupe de La Veillée.
Avec Mykalle Bielinski, Joëlle Bond, Noémie O’Farrell, Lise Castonguay, Jean-Michel Déry, Guillaume Pelletier et Maxime Robin.
1h40 sans entracte
Un photographe s’éprend du baiser d’un couple pendant une émeute. Une jeune fille cueille une fleur et devient l’icône d’une génération. Une femme enlace la pierre tombale de son amour mort à la guerre. Une photographie change de visage en faisant le tour du monde. Un reporter photographie un enfant mourant et s’enlève la vie.
Cinq photos qui sont passées à l’Histoire et qui en ont long à raconter sur notre façon de regarder. Cinq photos que vous connaissez, mais dont vous ne savez peut-être pas l’histoire.
Par Corinne Bénichou
« Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur » Henri Cartier-Bresson
Après avoir remporté un vif succès à Québec, la pièce est à Montréal pour quelques semaines. Pour l’occasion, cinq auteurs racontent l’histoire secrète de cinq photographies qui ont forgé le 21e siècle.
Dans un monde où tout est capturé, enregistré et répertorié, la production se sert de leurs paroles pour bâtir la chambre noire de cette époque et plonger dans le révélateur les archives les plus connues afin d’arriver à mieux les regarder, réapprendre à regarder.
Chaque monologue a son univers et son image vedette.
Le premier se passe en 1967. Il est à la fois poétique par sa naïveté flower power dans cette période troublée et revendicateur par le mouvement solidaire des opposants à la guerre du Vietnam dont faisait partie Jane Rose Kasmir, un étudiante de dix sept ans. Lise Castonguay.
Le deuxième offre le discours du photographe sud-africain Kevin Carter recevant le prix Pulitzer en 1993. Cet homme, qui n’aime plus ce qu’il est devenu, est rendu cynique. Il s’enlèvera la vie un an plus tard ! Jean-Michel Déry
Le troisième sur l’armée canadienne au féminin parle des conditions difficiles à l’étranger. Plus précisément, les attentats en Afganistan qui ont fait beaucoup de dommages matériels et humains dont la mort de Karine Blais en 2009. Noémie O’Farrell
Le quatrième relate la révolte populaire chinoise sur la fameuse place Tianan’men de Pékin surnommée le 35 mai 1989. Hasard ou volonté ? Un homme normal devient un héros grâce à une photo de Stuart Franklin our le Time magazine et qui a fait le tour du monde médiatique. Il y en a eu des héros ce jour là dont un, bandeau autour du front, torse nu, en arrière d’une barricade, ses doigts en forme de V ! Cette photo n’est pourtant jamais parue dans les journaux. Noémie O’Farrell, Lise Castonguay, Jean-Michel Déry, Guillaume Pelletier
Le dernier évoque la subjectivité face à l’authenticité. Il montre un couple qui s’embrasse au milieu d’une émeute à Vancouver, causée par la défaite de Canucks contre les Bruins de Boston lors du septième match de la finale des séries éliminatoires de la coupe Stanley, mais est la réalité ? Guillaume Pelletier
La mise en scène joue entre lumières intenses et noirceur, le contraste répété peut déranger certains spectateurs. Par contre, la scénographie de Karine Galarneau est ingénieuse et permet rapidement toute forme de mouvements et de projections. Les intermèdes sont assurés par Maxime Robin. Ce procédé atténue quelque peu le choc émotif des photos.
La pièce se termine sur la chanson culte de Hair la comédie musicale, Laissons entrer le soleil (remplacé par la lumière en référence aux propos de la mère du metteur en scène). Elle est interprétée par Mykalle Bielinski.
PROSPERO
Salle intime
1371, Ontario Est
Montréal
(514) 526-6582
www.theatreprospero.com