Exploratrices infatigables de l’univers du jazz manouche, Les filles proposent un quatrième album réunissant les plus belles pièces de deux géants de la musique, Félix Leclerc et Django Reinhardt.
Par Corinne Bénichou
Avec audace, virtuosité et humour, les quatre musiciennes marient la poésie de l’un au swing de l’autre, inventant un dialogue musical entre le mythique chanteur québécois et le légendaire guitariste manouche, une histoire imaginaire née d’une réelle amitié.
L’anecdote veut qu’ils se soient rencontrés dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Hébergés dans le même hôtel, dans la nuit, en entendant la guitare du Gitan dans une chambre voisine, le Québécois a confirmé « Y a un gars qui m’empêche de dormir, mais qu’est-ce qu’il joue bien ! ».
Christine Tassan (guitare soliste, voix), Martine Gaumond (violon, voix), Lise-Anne Ross (guitare rythmique, voix) et Blanche Baillargeon (contrebasse, voix) se sont lancé le défi de marier les chansons de Félix aux compositions de Django. Tous les prétextes sont bons pour laisser aller leur imagination : Une ambiance musicale, un titre similaire, un sujet commun… Plaisir garanti !
Elles réinventent avec originalité une musique qui, loin d’être figée dans le temps, s’adapte aux idées nouvelles. Entre reprises et compositions originales, leurs arrangements, leurs harmonies raffinées et leurs impostures étonnantes innovent, dépoussièrent et laissent place à la créativité débridée de ces artistes émérites.
Le titre phare raconte, de façon originale, la rencontre de ces deux géants. Les mots collent parfaitement à la musique et donnent une pièce à écouter sans restriction.
Le p’tit bonheur sur les accords de Minor Swing devient tzigane pendant trois minutes trente neuf secondes !
Le bal/Montagne Sainte-Geneviève commence a capella dans une harmonie de voix très agréable. Elle se répétera plusieurs fois au cours de cette valse musette enivrante.
Notre sentier, quand la première chanson de Leclerc (1934), rencontre les Tears de Reinhardt avec, en prime, à l’origine, le violon de Grappelli !
Nuages/Bozo est sans conteste l’une des plus belle et des plus connues compositions de Django qui porte à la rêverie. Le clown de Félix poursuit avec mélancolie ce songe. Les deux mélodies se répondent et se rejoignent de très belle manière. À écouter les yeux fermés. Cinq minutes trente et une secondes de bonheur !
Artillerie lourde/Les cent mille façons de tuer un homme, Tzigani/Tzigane/Fulginiti, La mouche à feu/Pêche à la mouche, Reel des bottines à Martine/Moi mes souliers/Nuit de Saint-Germain-des-Prés, Le tour de l’île/Troublant boléro, Mystery Pacific/Le train du Nord/Blues clair et L’épilogue complètent cet opus.
Depuis déjà plus de dix ans, les demoiselles se promènent à travers la province mais aussi à l’étranger avec grand succès.
Spectacles :
19 mai à18 heures – Diese 11 Jazz Club, 4115A Saint-Denis, Montréal
22 mai à 11 heures – Maison des Arts, 1395 boulevard de la Concorde Ouest, Laval
26 mai à 20 heures – Palais Montcalm, salle D’Youville, Québec
29 mai à 11 heures – Maison des Arts, 1395 boulevard de la Concorde Ouest, Laval
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