Jusqu’au 3 décembre 2016
Texte de Jean-Denis Beaudoin
Mise en scène d’Édith Patenaude
Scénographie et éclairages de Jean-François Labbé
Costumes et accessoires de Karine Mecteau-Bouchard
Conception sonore d’Uberko
Production de La Bête Noire
Avec Steve Gagnon, Nicolas Germain-Marchand, Pascale Renaud-Hébert, Dayne Simard et Monique Spaziani.
1h50 sans entracte
Deux frères jaloux isolés avec leur mère dans la seule maison d’une immense forêt. Dans ces bois obscurs, on se perd et il est impossible d’en trouver la sortie. Cette pièce est inspirée du conte Hansel et Gretel, mais elle est surtout née d’histoires vraies : histoires de frères, violentes et tordues, de deux frères qui se font souffrir sans jamais vraiment s’achever ou presque…
Dans une langue crue et familière, deux frères isolés au milieu de la forêt, se chamaillent, s’insultent, crient et se battent dans une spirale de violence qui frappe de plein fouet les spectateurs.
« C’est pas parce que t’es mon frère que j’t’aime » lance Joe (J-D. Beaudoin) au milieu de la nuit à Sam (S. Gagnon), un manipulateur détestable qui tente par tous les moyens d’éveiller la folie chez son cadet. Les protagonistes aux tempéraments bouillants naviguent entre l’amour et la haine sous le regard de leur étrange ami Will (D. Simard) qui les suit partout.
Le dramaturge et comédien s’inspire de sa propre relation fraternelle pour sa première création qui met en lumière la part d’ombre et de violence qui se cache en tous. L’artiste interprète avec finesse le rôle d’un jeune homme qui semble, à priori, responsable, aimable et calme, mais qui refoule avec force sa colère jusqu’à l’explosion ultime de ses pulsions profondes.
Monique Spaziani joue avec brio le rôle de la mère au bord du gouffre cuvant son vin devant la télévision en attendant le retour improbable de son mari. Elle pense faire une surprise et invite Sarah (P. Renaud-Hébert), la copine de Joe, à passer l’été avec eux. Effrayée, la jeune femme assistera à l’implosion du fragile équilibre de la maisonnée.
Le décor et les éclairages imaginés par Jean-François Labbé contribuent à alourdir l’univers angoissant de cette famille dysfonctionnelle logée au cœur d’une forêt inquiétante. Des madriers de bois brut sont plantés autour d’une modeste cabane au mobilier peint en noir. Une ombre mystérieuse se déplace sur la scène, la plupart du temps plongée dans la noirceur.
La tension psychologique est omniprésente dans cette pièce, dont l’excellente mise en scène est signée Édith Patenaud. Entre le réel et le surnaturel, le public est dérouté par cette folie meurtrière. La ligne peut finalement être mince avant de perdre le contrôle. Un huis clos explosif à l’abri du monde
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