Pays de Chloé Robichaud

Avec Macha Grenon, Nathalie Doummar, Emily VanCamp, Alexandre Landry, Serge Houde, Sophie Faucher, Yves Jacques et Rémy Girard.

paysBesco se trouve sur une île au large du Canada. Son économie se porte mal. Les instances politiques n’ont donc pas d’autre choix que de développer l’exploitation minière. Elles cherchent cependant à le faire à leur façon en négociant avec le gouvernement canadien. La présidente du pays (M. Grenon) ne veut surtout pas céder face aux demandes extérieures. Une jeune députée canadienne (N. Doummar) regarde ces échanges souvent musclés en tentant de rajouter son grain de sel, alors qu’une médiatrice internationale (E. VanCamp) a été appelée pour raisonner les deux parties. Lorsque les sphères privées et professionnelles se fracassent, l’avenir politique de ces trois femmes devient soudainement incertain.

Durée : 1h41
Distribution : Films Séville
En salles depuis le 18 novembre 2016

Par Corinne Bénichou

Après plusieurs courts métrages et un premier film en 2013 (Sarah préfère la course), la réalisatrice offre ici un drame intelligent coulé dans l’actualité sur fond de conflits qui dépassent largement les existences de ses protagonistes.

Il relate le destin de trois femmes avec des préoccupations importantes à un moment précis de leurs vies. Des enjeux sociaux (crise économique), politiques (désillusions, pressions, menaces, langue de bois et magouilles) et familiaux (séparation, disputes, enfants) sont les thèmes abordés avec conviction.

Macha Grenon, la présidente responsable du bien-être de ses citoyens, est juste et touchante. Nathalie Doummar, en jeune parlementaire désenchantée, représente la naïveté des débuts, ses valeurs canadiennes sont malmenées et la médiatrice internationale, Emily VanCamp tout en délicatesse.

Tourné sur l’île Fogo. Ce bout de terre autonome au large du Labrador est parfaitement filmé par la cinéaste qui met en scène un cadre intimiste plus cérébral que physique mais non dénué de sentiments, bien au contraire !

La métaphore, entre le match de hockey et les négociations difficiles, est très bien rendue et le rapport avec Trans Canada, flagrant, tout comme l’affirmation de soi découlant de celle identitaire.

Ce long métrage est réalisé dans les deux langues avec des sous-titres en français.

Ce film, dont le ton spécifique à la cinéaste peut déplaire à certains, est approprié, tant sur le plan politique que social et loin d’être superficiel. Ses portraits féminins en sont la preuve vivante. 

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