Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan

Avec Casey Affleck, Michelle Williams, Lucas Hedges, Kyle Chandler, Gretchen Mol et C.J. Wilson.

manchesterÀ la mort de son frère aîné Joe (K. Chandler), Lee Chandler (C. Affleck) est ébranlé d’apprendre qu’il a été désigné comme unique tuteur de son neveu Patrick (L. Hedges). Prenant congé de son emploi, il retourne à contrecœur vers Manchester-by-the-Sea afin de prendre soin de ce fougueux jeune homme de seize ans et se trouve forcé de faire face aux circonstances qui l’ont menées à se séparer de sa femme Randi (M. Williams) et de la communauté où il est né et fut élevé. Liés par le souvenir d’un homme ayant maintenu le lien familial, les deux  peinent à s’ajuster à une existence sans lui.

Durée : 2h20
Distribution : Métropole Films
En salles depuis le 9 décembre 2016

13 ans et plus

Par Corinne Bénichou

Le troisième long métrage (Tu peux compter sur moi, Margaret) de ce réalisateur-scénariste est un drame psychologique poignant sur la rédemption. Il aborde aussi le thème de la douleur et de la perte avec émotion et humour et dresse un portrait intimiste de l’être humain dans toute sa complexité au sein d’une petite communauté dont quelques un(e)s jugent sans savoir.

Avec sa vie solitaire et son travail frustrant de concierge, cet homme bourru, en apparence, ressemble à l’hiver et au froid extérieur de la localité où il habite mais un appel bouleverse son univers.

Contre son gré, il doit s’occuper de cet adolescent devenu orphelin et la relation entre les deux est froide, parfois houleuse. Les différentes façons de faire ne conviennent pas. Au fil des jours, ils finiront par mieux se comprendre afin de s’apprécier et de jouer un rôle positif dans leur existence respective.

La performance de Casey Affleck, dans le rôle d’un homme devant faire face à son passé, est impeccable. Son histoire de famille, dans tout le sens du terme, amène des retours en arrière sur les bons moments avec son frère et son neveu, avec sa femme et ses enfants. Elle relate également l’incendie de sa maison, la mort de ses petits. L’événement a fait de lui, l’homme qu’il est aujourd’hui avec cette culpabilité latente. D’ailleurs, les musiques classique et d’opéra enveloppent les scènes les plus difficiles.

Quant à Lucas Hedges, c’est un partenaire crédible et efficace promis à un bel avenir au grand écran.

La longueur du film permet au cinéaste d’installer tout en finesse ses personnages et leur principale préoccupation qui porte sur le deuil et comment appréhender le décès d’un père, d’un frère, d’un enfant ? Comment se réconcilier avec la vie, prendre soin des autres et donc, par ricochet, de soi-même ?

Une œuvre sensible dénuée de mièvrerie qui vous touchera, c’est certain.

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