Du 13 au 22 avril 2018, durant dix jours, Le festival de cinéma africain et créole le plus important en Amérique du Nord présentera quatre-vingt-huit films de trente-trois pays, dont quinze premières internationales, cinquante-deux canadiennes et quinze québécoises. Il mettra à l’honneur l’Algérie, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, l’Égypte, le Gabon, Haïti, Madagascar, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie.
Par Corinne Bénichou
Deux personnalités du milieu des affaires accompagneront cette nouvelle édition à titre de marraine et parrain. Vickie Joseph, co-fondatrice du groupe 3737, présidente directrice générale de VKosmetik International et Ben Marc Diendéré, vice-président principal communications, affaires publiques et image de marque, La Coop fédérée.
Vendredi 13 avril à 18 heures, la Tunisie sera à l’honneur à l’occasion de la soirée présidée monsieur Mohamed Imed Torjemane, ambassadeur de Tunisie au Canada, alors que 
Zizou de Férid Boughedir donnera le coup d’envoi. Le réalisateur tunisien et la déléguée des Journées cinématographiques de Carthage, madame Nezlie Feriel Kallel, seront présents lors de la cérémonie. Également sur place, la réalisatrice 
Moufida Fedhila recevra le trophée CIRTEF et un hommage posthume sera rendu à Taieb Louhichi, grand cinéaste tunisien, lauréat de la première édition du festival.
La force et la sensibilité de la femme sont au premier plan de la programmation, cette année. En Égypte, l’annonce d’une journée réservée aux femmes dans une piscine publique fait sensation. Avec A Day For Women, vous aurez un accès privilégié 
au cœur d’un hammam, où mères, filles et amantes se confrontent. À mon âge je me cache encore pour fumer met en scène quatre femmes se retrouvant à Dar Joued et partageant joies, émotions et détresses de leur quotidien à la veille de l’indépendance. Quatre vieilles dames décident de se rebeller 
après une longue vie parsemée d’injustices dans El Jaida. La comédie grinçante sur la souffrance sociale des femmes, Lhajjates, termine ce volet.
Il est également proposé des succès populaires et critiques dont le suspense haïtien Kafou, actuellement en tournée de festivals, le drame historique Le Rêve français et la comédie parisienne La Vie de château.
Plus de vingt-cinq courts et moyens métrages internationaux complètent la programmation. Notamment Aya et Tangente primés dans plusieurs festivals internationaux. À ne pas manquer, Watu Wote (représentant le Kenya aux Oscar 2018) portant sur une attaque terroriste du groupe Al Shabab survenue en 2015.
Dans le cadre de ses documentaires, Vues d’Afrique propose des portraits de figures les plus importantes du cinéma africain. De Tahar Chériaa, père incontestable du panafricanisme cinématographique 
avec À l’ombre du baobab, à Jean Rouch, Paulin Soumanou Vieyra et Ousmane Sembène et Destin commun, hommage à trois éclaireurs du Septième Art, vous célèbrerez le talent et la contribution de ces réalisateurs dans l’effervescence du cinéma africain.
Le cinéma du réel servira de témoin aux conflits politiques. Sur la situation actuelle au Burundi, Non au 3e mandat de Joseph Bitamba (lauréat 2017), sera projeté en soirée spéciale suivie d’un débat. En 1994, au Rwanda, la rébellion la mieux entraînée du 
continent africain met fin au génocide des Tutsis dans Inkotanyi. Les Burkinabè aux prises avec le gouvernement autocratique de Blaise Compaoré se défendent avec l’art et la force de leur communauté, un modèle de résistance pacifique avec Burkinabè Rising : L’art de la résistance au Burkina Faso.
Les courts métrages documentaires s’inscrivent dans une démarche politique et artistique : Mémoires de missionnaires est un regard lucide sur l’histoire coloniale au Congo, Écran à fric 
écran magique porte sur Nollywood, l’industrie cinématographique nigérienne, Taxi Cedeao, film dénonciateur tourné uniquement à partir d’une caméra cachée et Aziz’Inanga, éclipse du clair de lune, qui accompagne le voyage musical de cette chanteuse au style inspiré de rythmes traditionnels.
Vues d’Afrique souligne également le travail de cinéastes d’ici qui contribuent au rapprochement des deux continents. Comme un caillou dans la botte fait découvrir la réalité économique dégradante des marchands ambulants sénégalais en Toscane, alors 
que Cameroun à l’heure de Boko Haram montre un pays à la fois dévasté par le terroriste et inversement motivé par le développement économique numérique avec le Canada.
La sélection de courts métrages dans la section Regards d’ici vous fera découvrir des récits originaux et captivants. En route vers le paradis suit un chauffeur de taxi à Montréal qui surprend une conversation entre son fils et un recruteur de 
djihadistes pour la Syrie, une manifestation culturelle inspirée du vaudou fait vibrer Haïti avec Rara et un jeune immigrant livre un message d’espoir et d’acceptation au Québec dans On va s’aimer.
Volet très convoité des festivaliers, Afrique connexion les invite à découvrir huit séries africaines lors de La nuit de la série. Récemment présentée au festival Écrans noirs, cette sélection offre un panorama du meilleur de la série africaine présentement en plein essor. Ces séries seront soumises au vote du public.
Le festival souhaite mettre en lumière le regard éclairant de cinéastes qui, à travers leurs images et sensibilités, font la promotion du développement durable et combattent les problématiques écologiques. Pour cette édition, vous retrouverez, entre autres, Malaria Business, documentaire choc sur le traitement de la 
malaria devenu une véritable industrie, Le Ministre des poubelles est le portrait d’un artiste, activiste congolais, qui crée des oeuvres revendicatrices à partir de déchets et Permakabadio, film sénégalais sur un projet de permaculture lancé par les villageois de Kabadio.
La catégorie spéciale Droits de la personne, créée dans le but de mettre en valeur les oeuvres qui ont su porter un regard lucide sur ces problématiques sociales, s’aventure dans des voies parfois taboues et tantôt revendicatrices. Vous y retrouverez des films importants du récent paysage cinématographique africain. Les fictions Frontières et I’m Not a Witch suivent d’une part, quatre femmes voyageant par autobus et forcés de s’unir pour survivre aux dangers et d’autre part, une fillette de neuf ans accusée de 
sorcellerie envoyée dans un camp. Les documentaires, This is Congo propose une immersion dans l’un des plus vieux conflits du monde tandis que Quand Paul traversa la mer évoque la rencontre touchante entre un documentariste et un migrant camerounais au Maroc.
Afrique 360°propose, grâce au concours de son partenaire, Cinémas d’Afrique Lausanne, une programmation de courts métrages de réalité virtuelle offrant un nouveau regard sur une Afrique urbaine, créative et contemporaine. Spirit Robot vous fera voyager en plein milieu d’un festival d’arts de rue à Accra, Let This Be a Warning ! vient questionner le regard voyeur du spectateur en le mettant dans le rôle de l’intrus. The Other Dakar, entre installation artistique et conte traditionnel africain, dévoile une facette de la ville. Enfin We Who Remain, vous plongera dans la vie d’un journaliste, d’un étudiant, d’une mère de famille et d’un soldat rebelle dans une zone de guerre active du Sud Soudan.
Le 20 avril, souhaitant, plus que jamais, promouvoir et soutenir le talent de la jeunesse d’ici. Vues d’Afrique présentera, pour la première fois, une nouvelle catégorie nommée Mon Réal en Herbe ainsi que l’activité 100H chrono. Les films créés en cent heures par des jeunes, accompagnés de cinéastes professionnels, seront présentés au public.
Devant les récentes préoccupations reliées à la place de la parité et de la diversité dans le milieu audiovisuel, le festival s’associe aux Réalisatrices équitables, à FCTMN et l’ARRQ pour la Rencontre 
images de femmes et diversité. Celle-ci donnera la place aux institutions : le Fonds des médiasdu Canada, Téléfilm Canada, l’ONF et la SODEC, afin d’exposer leurs pistes d’action en vue d’atteindre la parité et une meilleure représentation de la diversité dans le domaine cinématographique. Ainsi, il sera créé un espace 
d’échange et de solidarité pour se questionner sur la place des minorités ethnoculturelles et des réalisatrices déjà peu représentées.
Samedi 21 avril à 18 heures, en clôture, Vues d’Afrique et Mashariki, festival partenaire, célébreront le talent de nouveaux réalisateurs et artistes rwandais au talent prometteur avec la projection des courts métrages Blind Teacher Kabarebe, The Discord, Évasion et Akarwa. En complément, la présentation de Who am I ?, court 
métrage sur le thème de la discrimination avec des jeunes kenyans inspirés d’un exercice pédagogique. Madame Elisabeth Bosch Malinen, consul général de la Suisse à Montréal soulignera la participation suisse.
Les familles sont invitées à découvrir le film d’animation camerounais Minga et la cuillère cassée. Les enfants d’âge inférieur à treize ans pourront assister gratuitement aux Séances familiales. Au grand plaisir de tous, un brunch spécial sera offert à moindre coût au Baobar après les projections
Le Baobar, lieu de rencontre incontournable, accueillera, cette année, neuf animations musicales et culturelles sur dix jours de festival. Il est situé au quartier général* des activités de cette trente-quatrième édition.
Cinémathèque québécoise*
335, De Maisonneuve Est
Montréal
Cinéma Impérial
1430, de Bleury
Montréal
Vues d’Afrique
100, Sherbrooke Est
3e étage – bureau 3100
Montréal