Pour encourager bon nombre d’artistes à donner le meilleur et à explorer davantage les possibilités qu’offrent les musiques électroniques, afin de se produire sur les scènes du festival.
Par Corinne Bénichou
Dans le cadre de sa vingt-troisième édition, Montréal est parti à la rencontre de ces artistes qui, pour leurs premières venues, se sont consacrés à la réalisation d’un direct. Découvrez-les :
Mercredi 24 août, sous le pseudonyme de Louvoyons depuis une vingtaine d’années, c’est en 2015 que Marie-Hélène Brousseau se met à la production nourrie par une petite obsession pour les échantillons de voix parlées, pour les textures composées à partir de sons du quotidien. Moitié du duo Klardrøm dans lequel elle improvisait des ambiances expérimentales, la québécoise avait envie de créer une musique plus rythmée, qui raconte des histoires. Louvoyons est donc l’aboutissement de ces intérêts et de ces envies. « J’ai pris le parti, pour mon premier direct, de relever le rythme sur l’ensemble du set. »
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Mercredi 24 août, Victor Bongiovanni est de ces artistes qui vous donnent le goût de la musique. Membre du groupe alternatif Paradis Artificiel aux côtés d’Ouri et Odile Myrtile, producteur, entre autres, sous son ancien nom Rosewater Ctz, avec lequel il a publié plusieurs projets sur le label Young Art de Tokimonsta, le montréalais d’adoption mélange les genres et les techniques. « Même s’il y a beaucoup d’improvisation dans mon approche, je suis de plus en plus intéressé par l’idée de développer un narratif continu à travers mes compositions. » Vous ne savez jamais où le producteur va vous emmener et c’est ce qui plaît chez lui ! Pour lancer ce nouveau chapitre, le multi-instrumentiste transforme des fragments de ses influences expérimentales et pop en compositions profondément intimes et vulnérables. « Depuis la sortie de mon dernier projet Dissociaterr, j’ai commencé à utiliser ma voix de plus en plus. »
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Jeudi 25 août, formé au printemps 2020, le duo montréalais Mue, composé de Catherine Debard et de Léon Lo produit un son electronica aux notes d’ambient-techno judicieusement arrangées. Leur rencontre avec l’artiste Katherine Melançon, dont le travail s’inspire de la rencontre entre le naturel et le technologique, s’est faite aussi logiquement que rapidement. L’idée de présenter une performance audiovisuelle ensemble, dans cette édition, semblait intéressante. Ayant chacun(e) joué au festival par le passé, sans s’occuper de la partie visuelle de leurs performances, ce nouveau projet est l’occasion pour le trio nouvellement formé de développer quelque chose qui irait au-delà d’une performance strictement musicale. En collaborant avec Katherine Melançon, chacun a mélangé les disciplines artistiques. « Comme notre performance nécessite beaucoup d’équipements et d’espace, nous ne pourrons pas le réaliser pleinement avant de le présenter sur scène. » Leur Discard Study, performance unique pendant laquelle elles mangeront différents aliments pour créer des sons et des visuels qui seront manipulés et superposés à des images, semble effectivement être une de ces prestations qui n’a lieu qu’une fois.
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Samedi 27 août, Adam Longman Parker alias Afriqua fait partie de ces artistes en ligne de mire depuis longtemps. Il est de ces producteurs qui, dotés d’un talent incroyable, jonglent d’un style à l’autre dans leurs dj set avec une aisance déconcertante. Pourtant au début des échanges et bien qu’il en ait ‘un en stock depuis un moment’, convaincre l’américain de produire son premier direct n’a pas été une mince affaire. « C’était l’opportunité qu’il me fallait pour faire le grand saut. » Afriqua parle d’un agréable sentiment de liberté créative qui prendra vie devant un public expérimenté et éveillé et des possibilités qui se sont ouvertes à lui. Voilà précisément la raison pour laquelle le festival encourage ces artistes à ouvrir les champs des possibles dans leurs pratiques des musiques électroniques. « La manière d’arranger ma musique et mes instruments sur scène a définitivement changé ma manière de penser.» Ce n’est pas le premier réticent à changer complètement d’avis par la suite, Jlin a hésité avant de tenter le frisson et aujourd’hui elle ne se produit plus qu’en direct.
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Samedi 27 août, il n’a pas fallu attendre longtemps pour avoir la réponse pleine d’enthousiasme de SIM. Il est facile de comprendre pourquoi le jeune montréalais est autant apprécié et reconnu dans les différents clubs de la ville où il distille ses productions électrisantes. Il semble être paré pour sa première au festival comme en témoigne sa préparation : De solides références avec la série Exhibitionist de Jeff Mills, le style de performance de Plastikman ou la technique de studio de Lee Scratch Perry. Une vision claire de son projet « La motivation avec ce direct était d’avoir un moment défini dans l’espace et le temps où je pourrai faire découvrir et jouer mes productions. » Une bonne dose de recul: « Comme il s’agit de mon premier essai, l’un des principaux défis auxquels je suis confronté est de trouver la bonne combinaison d’équipements pour la performance que je veux montrer. » De l’ambition : « En réduisant mon installation à l’essentiel, cela m’a permis de me concentrer sur la mise en valeur de mes productions. »
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Louvoyons © Gabrielle Mankiewicz
Afriqua © Joy-Song