Le resto-bar, occupé autrefois par le Delli-Cité, est ouvert depuis avril 2014. Le menu est majoritairement articulé autour de la mer et des légumes. N’ayez crainte, votre appétit sera satisfait.
Par Corinne Bénichou
Ce bar à huîtres, bar-salon animé au décor aussi rétro qu’élégant (série de mappemondes, de transistors, de bouteilles de bières, de tabourets et de boites de conserve tout droit sortis des années 50 et 60) est ouvert jusqu’au petites heures. Dans une ambiance chaleureuse, décontractée ou romantique, vous saurez trouver votre bonheur.
Les deux propriétaires sont David Pagé et Richard Holder (supportés par Charles Antoine Crête du Montréal Plaza), Olivier Fuentes, de père espagnol et de mère vénézuélienne, en est le chef de bar depuis 2015 et le sommelier, Jean-François Fournier, se charge, depuis quatre ans, de choisir les vins nature pour la cave contenant quelques cinq cents bouteilles. Dans les 
meilleurs, un Arbois Pupillin chez Pierre Overnoy (vignoble du Jura, département français en région Bourgogne-Franche-Comté) et le domaine de l’Ange Vin de Jean-Pierre Robinot, aux confins de l’Anjou et de la Touraine, dans la Sarthe viticole, plus précisément à Chahaignes. « 
Il faut les boire au bon moment avec les bonnes personnes. » Comme pour n’importe quel vin, le millésime est important. Le dosage du sucre et la mise en bouteilles sont importants. Il est nécessaire de travailler proprement et d’éviter l’introduction des levures (qui font repartir la fermentation) contrairement aux vins conventionnels.
« La clientèle diversifiée va de la jeune génération (professionnels, artistes) à la famille. L’équipe travaille principalement avec des produits locaux, les huîtres de l’île du prince Édouard, les pêches de l’Ontario, les crevettes de Matane, entre autres. » signale Olivier Fuentes.
Dans le menu, les huîtres douces accompagnées de deux mignonnettes (vin rouge et ail, vin blanc et cidre de pommes), deux sauces piquantes (une avec des jalapeño, l’autre au chili) et du raifort frais commencent fort bien votre repas. Les bourgots (escargots de mer) de Gaspésie, appelés aussi bulots, buccin ou bigorneaux, dans un beurre d’herbes aromatiques dont la 
composition est le secret du Chef, bonite (écailles de poisson séché), feuilles de nori et pain frit offre un mélange de moelleux et de croquant qui s’harmonise parfaitement. La tartinade de maquereau également de la Gaspésie, servi avec une crème fouettée nature relevée de ciboulette et échalote française, est le met idéal à partager. Le 
contraste entre les baguettes de pain croustillantes et le poisson onctueux est une association séduisante. C’est bien penser ! Le saumon mariné avec wasabi, soya, feuilles d’algue marine, radis, concombre et tempura (friture japonaise) sur le dessus est un classique toujours gagnant. Les tomates ancestrales viennent de la ferme maraîchère Les Siffleux 
(située dans le village de Frelighsburg au cœur des Cantons de l’Est), elles sont garnies d’oignons marinés, d’une pointe de mayonnaise épicée, de sauce au poisson, de menthe et d’un combo de chili en complément. L’oignon au fumet de caramel est un délice. Il donne cette saveur particulière aux tomates. Les différentes couleurs sont un régal tant pour les yeux que pour les papilles, certaines n’ont pas le goût connu du fruit 
comme la petite noire appelée aussi Kumato dont la chair ressemble à celle de l’aubergine ! Pour terminer, la Panna cotta aux fraises et chocolat blanc, (dessert traditionnel italien, originaire du Piémont) surmonté de pistaches inclut une croustade (crumble) et une purée rhubarbe/fraise. Le sucré du chocolat versus l’acidulé de la rhubarbe offre un composé très sympathique en bouche.
Le rouge nature (sans sulfites ajoutés), La Riposte, provenant des vignes biologiques Négondos cultivées à Mirabel (Québec), malgré une robe assez claire (2021), son goût est fruité avec un bon tanin. Ne vous fiez pas à son jeune âge, ce vin est étonnant. Belle trouvaille.
À l’occasion du festival Martinique Gourmande, le cocktail proposé (inspiration du Daiquiri rencontrant le Planteur) porte le nom de Passion des salines, simplement parce qu’il contient du sel. Le rhum martiniquais Trois Rivières est infusé avec de l’huile de coco. Après le passage au congélateur pour figer le coco et faire sortir l’alcool, l’acide citrique de lime (afin de recréer le même ph 
que le fruit sans l’oxydation) est ajouté, puis le sirop de canne (deux ratios de sucre pour un ratio d’eau, ce qui donne sa couleur foncée) et, pour terminer, le nectar du fruit de la passion. L’ensemble est filtré et clarifié avec de l’Agar, un gélifiant végétal naturel. Le goût du rhum est agréable en bouche sans, pour autant couvrir les autres ingrédients, ce qui en fait une savoureuse boisson.
Le Majestique
4105,Saint Laurent
Montréal
(514) 439-1850
http://restobarmajestique.com